Paris (awp/afp) - Le groupe de minéraux industriels Imerys a été affecté l'an passé "par la faiblesse de la demande dans la plupart de (ses) marchés", souffrant notamment de la crise du secteur de la construction, a-t-il indiqué mercredi lors de la publication de ses résultats annuels.

Le chiffre d'affaires a reculé de 11,4% à 3,8 milliards d'euros, souffrant "en particulier" de la faiblesse de la demande dans "la construction résidentielle", indique un communiqué du groupe, qui s'attend à une demande "atone" en 2024.

L'entreprise a réalisé un bénéfice net de 51 millions d'euros en 2023, en baisse de 78,4% par rapport à 2022 en raison "d'une perte de valeur des actifs destinés au marché du papier d'un montant de 175 millions d'euros", précise le communiqué.

Cette perte de valeur concerne "des actifs en vente depuis un certain temps et achetés à un moment où la valeur du papier était élevée" et pour lesquels "l'entreprise a reçu des marques d'intérêt pour une cession potentielle", souligne Sébastien Rouge.

L'entreprise qui emploie 13.700 salariés répartis dans 54 pays souhaite continuer de miser sur le lithium en 2024, avec des "projets qui ont progressé de façon satisfaisante l'an dernier", a expliqué Sébastien Rouge, directeur financier lors d'une conférence de presse.

Imerys pourrait bientôt exploiter l'une des plus grandes mines européennes de lithium située dans le Massif central avec une capacité de production de "34.000 tonnes d'hydroxyde de lithium par an, de quoi alimenter 700.000 véhicules électriques pour au moins 25 ans dès 2028", selon l'entreprise.

Elle a annoncé fin janvier qu'une usine de conversion de lithium serait installée près de Montluçon (Allier), à une quarantaine de kilomètres de ce gisement, mais fait face à des critiques sur l'impact qu'une telle installation pourrait avoir sur l'environnement et l'aménagement du territoire. Un débat public doit se tenir de mars à juillet.

En juin 2023, Imerys a aussi annoncé l'exploitation avec la start-up British Lithium du plus grand gisement de lithium du Royaume-Uni, qui pourrait alimenter "un tiers des besoins en batteries électriques du pays" et "assez pour équiper 500.000 voitures électriques par an d'ici à la fin de la décennie".

L'entreprise va proposer de verser aux actionnaires un dividende de 1,35 euro par action, contre 1,50 euro par action payé en 2023, soit une distribution totale de 115 millions d'euros.

D'autres projet importants ont vu le jour à l'étranger l'an dernier, comme l'ouverture en Chine d'une usine de talc et minéraux de nouvelle génération destinés à alléger le poids des carrosseries des véhicules électriques ou la mise en service d'une nouvelle ligne de production de noir de carbone destinée à l'énergie mobile en Belgique.

afp/rp