San Francisco (awp/afp) - Intel a dépassé ses propres attentes au quatrième trimestre 2020 et réalisé un chiffre d'affaires de près de 78 milliards de dollars sur l'année (+8%), son record, mais la société navigue à vue depuis l'arrivée au capital du financier activiste Dan Loeb, qui réclame une scission du géant des micro-processeurs.

Le groupe a réalisé 20 milliards de dollars de chiffre d'affaires d'octobre à décembre, soit 2,6 milliards de plus que prévu, mais en baisse de 1% sur un an, selon son communiqué de résultats publié jeudi. Son bénéfice net a diminué de 15% pour s'établir à près de 6 milliards de dollars sur la période, et s'élève à 21 milliards sur l'année.

Le titre d'Intel perdait environ -1,5% lors des échanges électroniques après la clôture de la Bourse de Wall Street, malgré une annonce favorable aux actionnaires : le conseil d'administration du groupe a décidé une hausse du dividende annuel de 5% à 1,39 dollar par action.

Mais le fabricant de puces technologiques a connu une fin d'année mouvementée. Le milliardaire américain Dan Loeb, qui détient une participation évaluée à 1 milliard de dollars dans Intel, a demandé au groupe de se séparer de ses activités de production, dans une lettre datée du 29 décembre.

Intel a annoncé il y a une semaine que Bob Swan, 60 ans, promu PDG en janvier 2019, céderait les rênes le 15 février à Pat Gelsinger, patron du groupe informatique VMware depuis 2012.

"Après un examen minutieux, le conseil d'administration a conclu que maintenant était le bon moment pour effectuer un changement de leadership et de faire venir Pat (Gelsinger) et son expertise en ingénierie durant cette période importante de transformation d'Intel", a expliqué Omar Ishrak, le président du Conseil, le 13 janvier.

"Cela a été un honneur de diriger cette entreprise formidable, et je suis fier de ce que nous avons accompli tous ensemble", a commenté Bob Swan dans le communiqué de résultats. "Intel est dans une position stratégique et financière solide au moment où nous effectuons cette transition et emmenons Intel vers la prochaine étape".

Dans sa lettre, Dan Loeb déplorait qu'Intel, autrefois leader dans la production des microprocesseurs, ait perdu du terrain face aux concurrents asiatiques comme Samsung et Taiwan Semiconductor Manufacturing (TSMC).

Il y fustigeait aussi le fait que le groupe ne soit plus aux avant-postes dans les puces destinées aux ordinateurs et aux centres de données, devancé désormais par AMD.

Intel est aussi absent de l'intelligence artificielle, un marché dominé par Nvidia, regrettait encore Dan Loeb.

Il avait par conséquent enjoint Intel à trouver au plus vite le moyen de retenir ces clients, ce qui passait, selon lui, par la séparation des activités de conception de puces des opérations de production des semi-conducteurs.

afp/rp