Londres (awp/afp) - Des membres du personnel au sol de British Airways à l'aéroport britannique d'Heathrow ont voté jeudi en faveur d'une grève, après des baisses de salaires durant la pandémie de Covid-19, ont annoncé deux syndicats. Ce mouvement social représente un nuage supplémentaire dans un ciel européen qui connaît une multiplication des appels à débrayer.

Les dates du mouvement seront annoncées dans les jours à venir, mais "il devrait avoir lieu pendant la période de pointe des vacances d'été", a indiqué le syndicat GMB dans un communiqué. La mobilisation concerne certains membre du personnel d'enregistrement et du personnel au sol, qui se sont vus imposer une réduction salariale de 10% pendant la pandémie et qui demandent désormais le rétablissement de leur salaire, rejetant l'idée d'un bonus unique proposé par la compagnie.

Cette annonce intervient alors que le Royaume-Uni connaît actuellement sa plus grosse grève du rail en 30 ans, notamment pour réclamer de meilleurs salaires, au moment où le pays subit une sévère crise du coût de la vie avec une inflation qui pourrait dépasser 11% cette année. Dans le transport aérien, la colère de salariés réclamant de meilleures conditions de travail s'étend en Europe. Des syndicats dans cinq pays ont déjà appelé à une grève chez Ryanair ce week-end. Chez EasyJet, un syndicat espagnol prévoit neuf journées de grève en juillet.

British Airways "a rétabli (les 10% de salaire retirés pendant la pandémie) pour les managers, mais pas pour nos adhérents", a dénoncé Oliver Richardson, du syndicat Unite, dans un communiqué, jugeant qu'une grève "entrainerait inévitablement de graves perturbations" pour l'entreprise à Heathrow.

"Extrêmement déçue" de cette annonce, la compagnie a assuré que l'offre d'un bonus correspondant à 10% du salaire avait été "acceptée par la majorité" des autres catégories d'employés de l'entreprise. Elle a précisé qu'elle "tiendrait (ses) clients informés" des conséquences de ce mouvement.

Heathrow a indiqué pour sa part qu'il "soutiendra (British Airways) pour minimiser toute perturbation potentielle pour les passagers". L'aéroport a aussi revu légèrement à la hausse jeudi ses prévisions de passagers pour l'année, à 54,4 millions, soit 67% de son niveau de 2019.

Ce mouvement social, s'il va de l'avant, sera un nouveau coup dur pour les terminaux britanniques après des semaines de chaos et d'annulations de vols, alors qu'aéroports et compagnies aériennes, après des licenciements massifs pendant la pandémie, peinent à recruter pour absorber le redécollage de la demande.

afp/vj