Les trois principales marques du portefeuille — Jimmy Choo, Montblanc et Coach, qui prises ensemble représentent les deux-tiers du chiffre d'affaires consolidé — affichent toutes des taux de croissance à deux chiffres en 2023.

Parmi les dix premières marques, seule Moncler enregistre une nette contre-performance avec des ventes en baisse de 14%. Mais ceci serait imputable à une stratégie de distribution très sélective, encore en phase d'amorçage. 

Même satisfecit au niveau de la segmentation géographique avec des taux de croissance à deux chiffres quasiment partout. 2024 s'annonce sous de bons auspices avec le démarrage de l'activité de la licence Lacoste, raflée à Coty l'an dernier. 

Cette performance s'inscrit dans la poursuite d'une saine dynamique de long terme chez Interparfums. Le taux de croissance annuel moyen atteint 10.4% sur la dernière décennie, tandis que le profit d'exploitation quadruple sur la période. 

Le spécialiste français du développement de fragrances sous licences a consolidé sa réputation d'excellence, diversifié son portefeuille, profité des déboires de son concurrent Coty, tout en s'assurant une assise financière solide. 

Très capitalistique, le développement de ses activités a cependant nécessité d'importants investissements. Ceci a eu pour effet de compresser la génération de cash et la capacité du groupe à retourner du capital à ses actionnaires. 

Mais il a désormais atteint une taille considérable, et semble idéalement positionné pour récolter les fruits de ses efforts précédents. Avec son échelle industrielle et sa position financière très sûre, le nouveau cycle qui s'ouvre pourrait donc être beaucoup plus lucratif que celui qui s'achève. 

En dépit de son parcours exemplaire et de ses bons résultats en 2023, en multiple de son profit d'exploitation, la valeur d'entreprise d'Interparfums — toujours contrôlé à hauteur de 72% du capital par ses fondateurs — évolue présentement sur ses plus-bas à cinq ans.