BNY Mellon IM : "les obligations de la zone euro commencent à ressembler à des valeurs refuges"
"Si les rendements des Bunds (à 10 ans) sont proches de 0,6%, ils offrent plus de valeur qu'il n'y paraît en intégrant la couverture de change : les bons du Trésor américain à 10 ans, une fois couverts en euro, proposeraient un rendement de seulement 0,1%. Cette situation est due à la divergence significative des taux d'intérêt entre la Fed et la BCE, qui annule tout rendement supplémentaire des bons du Trésor américain", pointe Jon Day, gérant obligataire chez Newton Investment Management (BNY Mellon IM).
Ce dernier ajoute que la BCE s'est engagée à réinvestir les produits des obligations arrivant à échéance. Ainsi, même quand elle engagera l'extinction de son programme de rachat d'actifs, continuera de fournir un soutien solide aux marchés obligataires de la zone euro. "Compte tenu de la faiblesse des déficits budgétaires, le montant d'argent "frais" dont les gouvernements de la zone euro ont besoin est limité, ce qui contraste fortement avec la hausse importante des emprunts planifiée aux États-Unis", souligne Jon Day.
Deux risques pèsent sur ce scénario d'après lui, l'un à court terme et l'autre à plus long terme. Le premier est une hausse imprévue de l'inflation, qui inciterait la BCE à accélérer le retrait de son soutien et pousserait l'ensemble des rendements de la zone euro à la hausse, menaçant notamment l'Italie.
Le second est lié au "mécontentement de la population". Ce dernier "n'a pas disparu, et les partis populistes continuent d'enregistrer de bons scores aux élections. Si le rebond économique cyclique a occulté certains problèmes, le chômage reste élevé, notamment chez les jeunes. La prochaine récession pourrait s'avérer extrêmement néfaste et pourrait menacer l'existence même de la zone euro", prévient Jon Day, gérant obligataire chez Newton Investment Management (BNY Mellon IM)