par Krista Hughes

S'exprimant devant la commission des Affaires économiques et monétaires du Parlement européen, il a déclaré que la BCE s'était placée dans un "état d'alerte élevée" concernant le niveau de l'inflation, qui a atteint un record de 3,7% en mai, ajoutant qu'il y avait un risque "aigu" d'une spirale "salaires-prix".

Sans dire explicitement qu'une hausse des taux interviendrait à l'issue de la prochaine réunion monétaire de la BCE prévue le 3 juillet, il a répété que la banque centrale pourrait à cette occasion décider de les relever "légèrement", répétant ainsi ce qu'il avait dit à l'issue de la dernière réunion en date début juin.

"Je n'ai rien à ajouter ni à soustraire aux propos que j'ai tenus au nom du conseil des gouverneurs le 5 juin", a déclaré Jean-Claude Trichet.

"J'avais dit que nous pourrions décider de relever nos taux d'un petit cran lors de notre prochaine réunion afin de bien ancrer les anticipations en matière d'inflation. J'avais dit qu'il s'agissait là d'une possibilité. Et, bien sûr, les observateurs ont souligné l'importance de ces propos", a-t-il poursuivi.

A la suite des commentaires faits par le président de la BCE au début du mois, les marchés ont intégré un relèvement de 25 points de base des taux d'intérêt de la banque le mois prochain, à 4,25%. Bon nombre de spécialistes voient même les taux à 4,50% d'ici la fin de l'année.

PAS DE HAUSSES DE TAUX À RÉPÉTITION

Mais Jean-Claude Trichet a souligné qu'il n'avait jamais évoqué plusieurs hausses de taux, prenant ainsi le contre-pied d'autres membres de la BCE qui avaient déclaré qu'un cycle haussier n'était pas à exclure.

"Il n'y a qu'un seul porte-parole du conseil des gouverneurs de la BCE. Je n'ai pas dit que nous envisagions une série de hausses. Je n'ai pas dit cette phrase. Ceci étant dit (...) il va de soi que nous ne promettons rien par avance. Les spécialistes, le marché le savent bien qu'il s'agit là d'un principe fondamental de cette institution", a-t-il déclaré.

Les analystes ont estimé que les déclarations du président de la BCE confirmaient les anticipations d'une hausse des taux en juillet, ces derniers n'ayant pas bougé depuis juin 2007.

"Il n'a pas exclu un relèvement des taux (...) je crois que la hausse de juillet peut être considérée comme acquise. Dans le cas contraire, c'est la crédibilité de la BCE qui est en jeu", a estimé Aurelio Maccario (Unicredit).

Jean-Claude Trichet s'est à nouveau dit préoccupé par la perspective d'une spirale "salaires-prix" dans le contexte actuel d'inflation élevée.

"Les risques inflationnistes sur le moyen terme se sont encore accrus au cours des derniers mois. Dans ce contexte, le risque de voir se créer une spirale salaires-prix inflationniste est aigu, notamment où il y a indexation nominale des salaires sur la hausse des prix", a-t-il ajouté.

L'euro a atteint un plus haut de jour après ces commentaires, à $1,5602. Vers 11h00 GMT, la monnaie unique se traitait à $1,5583.

Version française Benoit Van Overstraeten