Toujours solidement contrôlé par ses trois familles fondatrices, KWS a pour lui d'être géographiquement concentré sur les continents américains et européens. Le risque d'exposition à la Chine, endémique parmi les grands groupes allemands, est ici très limité.  

Le groupe est un acteur majeur de la filière maïs, ainsi que le numéro un mondial de la betterave à sucre et du seigle dit hybride — en l'état ses deux segments les plus profitables. Il développe aussi un segment d'activité encore balbutiant dans la filière légumes. 

L'année fiscale qui s'achève voit le chiffre d'affaires progresser de 18% et, surtout, le profit d'exploitation progresser de 44% pour atteindre €223 millions, contre €155 millions l'an passée. 

La performance est d'autant plus heureuse qu'elle fait suite à une série d'exercices décevants entre 2014 et 2022, où l'on a vu la profitabilité stagner et la génération de cash demeurer structurellement compressée malgré la croissance des ventes.

Entre-temps, les acquisitions et les distributions de dividendes ont causé une explosion de la dette nette, en hausse de €600 millions sur la période. A trois fois le profit d'exploitation, le levier est désormais au plafond ; il sera difficile de le pousser davantage.  

Face à une rentabilité des actifs qui décline sans cesse, il fait par ailleurs office de piètre cache-misère, en plus d'augmenter significativement le risque. Ceci explique que le cours de l'action KWS n'ait pas bougé en dix ans.

Avec la hausse des taux qui relève considérablement les exigences des investisseurs sur les marchés actions, il n'est pas dit que le bon exercice 2023 du groupe suffise à raviver leur intérêt.