Lugano (awp) - L'agrégateur d'offres de voyages Lastminute a fait état jeudi d'un bénéfice net amputé de plus de moitié au premier semestre, et ce alors que le volume brut a dépassé le niveau pré-Covid et atteint un nouveau record à plus de 2 milliards d'euros. L'entreprise va par ailleurs devoir se trouver un nouveau directeur financier (CFO) après le départ annoncé du titulaire, qui aura passé près de six ans en poste.

Le volume brut de voyages s'est inscrit à 2,01 milliards d'euros, en hausse de 21% sur un an, ce qui a permis au groupe amstello-tessinois d'étoffer son chiffre d'affaires de 15% à 184 millions. A la faveur d'une optimisation des dépenses de marketing et de l'effet de l'annulation ou de la non-utilisation de bons, l'excédent brut d'exploitation (Ebitda) a crû de 22% à 29,9 millions.

Toutefois, selon la norme comptable IFRS, l'Ebitda a chuté de plus d'un quart en rythme annuel (-26%) en raison de la réévaluation des engagements liés au programme d'intéressement, qui ont enflé en raison de l'appréciation de l'action pendant la période sous revue. Cela a également pesé sur le résultat net, qui a fondu de 51% à 7,4 millions d'euros.

Malgré cela, la direction de Lastminute se veut confiante pour la suite des opérations et table pour l'ensemble de l'exercice sur une croissance des recettes comprise entre 10 et 15% et une rentabilité "égale ou supérieure" à celle-ci.

Bilan solide

La trésorerie a pu être étoffée pendant la période sous revue, et ce malgré le remboursement des subventions étatiques en Suisse. A fin juin, les liquidités nettes se montaient à 102,5 millions d'euros, contre 41,7 millions au bouclement de l'année précédente, alors que les fonds propres ont quasiment quadruplé, à 45,5 millions.

"Nous sommes fiers des fondamentaux solides et des résultats que nous avons atteints", s'est félicité le CFO Sergio Signoretti, cité dans le communiqué, soulignant la forte croissance des ventes dans un contexte de reprise du marché, ainsi que l'amélioration de la rentabilité opérationnelle.

Cela n'a pas empêché le responsable de donner sa démission après six années à ce poste pour, selon la formule consacrée, "relever de nouveaux défis". Afin d'assurer une transition sans heurts, il restera néanmoins au service de l'entreprise jusqu'à la confirmation des résultats 2023. Le conseil d'administration est d'ores et déjà à la recherche d'un successeur et "considérera tant les candidatures internes qu'externes".

Le retrait de Sergio Signoretti marque la dernière étape du renouvellement de la direction de l'entreprise secouée l'été dernier par un retentissant scandale de fraude aux aides Covid. L'ex-directeur général (CEO) Fabio Cannavale - qui reste l'actionnaire de référence de Lastminute via sa holding Freesailors - et plusieurs hauts dirigeants avaient alors fini derrière les barreaux.

Les chiffres du jour n'ont pas transporté de joie les détenteurs de capitaux. A 09h25, la nominative Lastminute se délestait de 3,6% à 26,80 francs suisses.

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