Zurich (awp) - Le spécialiste des produits dérivés Leonteq a pâti en 2020 de la tempête provoquée par le coronavirus, qui a poussé certaines entreprises à suspendre ou supprimer leur dividende. Les recettes du groupe zurichois ont reculé, alors que les charges se sont alourdies. Le dividende proposé est nénamoins revu nettement à la hausse, ce qui provoquait une envolée du titre à la Bourse suisse.

Les revenus annuels de Leonteq se sont contractés de 8% à 234,5 millions de francs suisses, lestés par un effet exceptionnel négatif de 58 millions causé notamment par le non-versement de dividendes prévus, indique jeudi Leonteq. La chute du cours du pétrole a également pesé sur les recettes. En raison de la deuxième vague de Covid et des incertitudes liées à l'élection présidentielle américaine, le deuxième semestre s'est révélé mitigé, avec un produit d'exploitation en recul de 16%, mais une rentabilité améliorée.

Les charges d'exploitation annuelles ont atteint 197,9 millions, ce qui représente une hausse de 4%. Le bénéfice avant impôts s'est effondré de 44% à 36,6 millions de francs suisses, tandis que le résultat net a chuté de 36% à 39,9 millions.

Le conseil d'administration propose un dividende relevé à 0,75 franc par action, contre 50 centimes au titre de 2019. "Nous voulons augmenter la base de fonds propres à environ 800 millions d'ici fin 2021, contre 723 millions à fin 2020, puis passer à une politique de dividendes progressive", a expliqué le directeur financier Marco d'Amato lors d'une conférence. D'ici 2022, le taux de distribution sera fixé à 50%.

Les chiffres de Leonteq s'inscrivent dans le haut de la fourchette des prévisions du consensus AWP. Le dividende dépasse les attentes les plus optimistes.

Fin du "no man's land"

Pour le directeur général Lukas Ruflin, la nouvelle orientation stratégique de Leonteq porte ses fruits. "Nous étions un expert en produits structurés et sommes devenus un fournisseur de premier plan de plateformes technologiques et de solutions d'investissement" pour banques et assurances.

L'année en cours a bien commencé, affirme Leonteq dans son communiqué. Les investissements consentis en 2021 vont porter les charges d'exploitation à environ 210 millions de francs suisses.

Le groupe zurichois annonce par ailleurs le retrait de Jochen Kühn, chef Insurance & Wealth Planning Solutions et membre de la direction générale. Cette attribution sera reprise par Lukas Ruflin.

Pour les analystes de la Banque cantonale de Zurich, la société a présenté une remontée respectable en deuxième partie d'année, après les "cabrioles" du premier semestre. Les perspectives de dividende sont saluées, puisque Leonteq se trouvait dans un "no man's land" depuis des années, coincée jusqu'ici par des perspectives de croissance atone.

A la Bourses suisse, les investisseurs plebiscitaient le titre, qui s'envolait à 11h21 de 12,5% à 46,25 francs suisses. Le SPI prenait 0,38%.

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