Paris (awp/afp) - Les marchés hésitaient jeudi juste avant la réunion la Banque centrale européenne (BCE) dont les investisseurs attendent un nouveau durcissement des conditions monétaires et des repères sur la trajectoire de l'inflation comme de la croissance.

A 10H45 GMT (12H45 HEC), les indices européens montaient de 0,40% à Paris et de 0,21% à Londres. Mais Francfort et Milan reculaient respectivement de 0,21% et 0,44%.

Après avoir conclu une séance dans le vert mercredi, Wall Street se dirigeait vers une ouverture proche de l'équilibre.

La BCE devrait annoncer jeudi l'accélération du resserrement de sa politique monétaire pour faire face à une inflation très forte (9,1% sur un an en août en zone euro).

Les observateurs penchent désormais pour une hausse de 75 points de base, même si l'option d'une hausse de 50 points est encore sur la table pour certains investisseurs.

"Surtout, les commentaires de la banque centrale sur sa vision de la conjoncture seront étudiés avec attention", souligne Franklin Pichard, directeur de Kiplink Finance.

Une décision sur les taux est prévue à 12H15 GMT, suivie d'une conférence de presse de la présidente Christine Lagarde à 12H45 GMT.

En juillet, la BCE avait eu la main ferme en annonçant par surprise une hausse de 50 points de base, quand 25 points étaient attendus.

"Le chemin à parcourir pour maîtriser l'inflation est encore long, ce qui rend une hausse de 75 points de base d'autant plus raisonnable" ce mois-ci, estime Craig Erlam, analyste chez Oanda.

La BCE est, selon lui, "obligée de rattraper rapidement le retard et l'économie pourrait en subir les conséquences. Une récession se profile pour la zone euro et la banque centrale ne va pas faciliter le processus".

Les banques centrales des économies développées durcissent toutes leurs conditions financières pour enrayer l'inflation, quitte à risquer la récession.

La Réserve fédérale américaine, qui a commencé plus tôt que la BCE, a déjà remonté à quatre reprises ses taux depuis mars et devrait les relever de nouveau le 21 septembre, lors de la prochaine réunion de son comité de politique monétaire (FOMC).

La Banque du Canada a relevé mercredi de 0,75 point de pourcentage son taux directeur pour le porter à 3,25%, au plus haut depuis 14 ans. Le taux directeur de la BCE est seulement à 0%.

Dans ce contexte, sur le marché des devises, l'euro se stabilisait autour de la parité avec le dollar. Vers 10H30 GMT, l'euro grappillait 0,03% à 1,0008 dollar pour un euro.

Le yen (à 143,80 yens pour un dollar) et la livre (à 1,1494 dollar) restaient proches de leurs plus bas en des décennies atteints la veille.

Le bitcoin était de retour à la baisse (-0,55% à 19.280 dollars) après s'être un petit peu redressé mercredi.

Le pétrole stable

Les prix du pétrole se stabilisaient après leur chute de plus de 5% la veille, pris entre les craintes de récession qui affectent la demande et les tensions sur l'offre qui ne sont pas résolues.

Vers 10H35 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre perdait 0,08% à 87,93 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en octobre cédait 0,11%, à 81,85 dollars.

"Alors que les décideurs politiques du monde entier restent pessimistes sur les taux d'intérêt, notamment aux États-Unis, et que la Chine verrouille les grandes villes dans sa lutte de tolérance zéro contre le Covid, les perspectives de la demande s'affaiblissent", explique M. Erlam.

Prévisions de résultats abaissées pour Primark

La maison mère de la chaîne de vêtements bon marché Primark dévissait de plus de 9% à la Bourse de Londres vers 10H30 GMT après avoir averti que son bénéfice serait en baisse l'an prochain, plombé par l'inflation.

Thoma Bravo renonce à racheter Darktrace

Darktrace plongeait de 31,7% après que la société de capital-investissement Thoma Bravo a annoncé qu'elle ne ferait finalement pas d'offre de rachat, et dans la foulée de résultats semestriels amendés du groupe d'intelligence artificielle.

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