Londres (awp/afp) - Le groupe industriel britannique Rolls-Royce, spécialisé dans les moteurs d'avion, a annoncé jeudi une progression de son chiffre d'affaires, mais voit son résultat net replonger lourdement dans le rouge au premier semestre en raison d'une dévaluation de contrats de change face à l'envolée du dollar.

Le chiffre d'affaires a ainsi grimpé de 8,5% à 5,6 milliards de livres (6,54 milliards de francs suisses), alors que "la demande pour nos produits et services est en croissance", relève le groupe, très affecté par la crise du secteur aérien pendant la pandémie mais qui avait renoué avec les bénéfices l'an dernier.

Rolls Royce accuse cependant une perte nette part du groupe de 1,6 milliard de livres contre un bénéfice de 393 millions un an plus tôt, pénalisé par des effets comptables, notamment une dévaluation de contrats de change alors que la valeur du billet vert s'est envolée sur la période.

Le groupe maintient ses prévisions d'une légère croissance de son chiffre d'affaires pour l'ensemble de l'année, hors éléments exceptionnels, grâce à "l'amélioration attendue au deuxième semestre dans le secteur de l'aviation civile".

Mais "les différents problèmes liés à la reprise de l'aviation civile ont fait que le rebond attendu des revenus en 2022 est plus lent à se matérialiser que prévu", selon Michael Hewson, analyste de CMC Markets, qui juge les résultats de Rolls Royce "décevants dans l'ensemble".

Les investisseurs étaient du même avis à la Bourse de Londres, où le titre dévissait de 7,02% à 84,42 pence vers 08H20 GMT.

Prix surveillés de près

Le groupe a en outre prévenu qu'il doit aussi gérer l'impact de "la hausse de l'inflation, et des perturbations des chaînes d'approvisionnement qui se poursuivent", et surveille de près ses prix, sa productivité et ses coûts, a indiqué le directeur général, Warren East, dans un communiqué.

Rolls-Royce avait mis en place en 2020, au début de la pandémie, un plan de recapitalisation et lancé la plus vaste restructuration de son histoire dans sa branche aéronautique, avec la suppression de plus de 9.000 postes, pour dégager au total quelque 2 milliards de livres.

Le groupe développe en parallèle de nouveaux segments d'activité, comme son programme visant à développer de petites centrales nucléaires au Royaume-Uni, qui "a le potentiel de devenir un énorme générateur de revenus", selon M. Hewson.

La groupe a par ailleurs annoncé fin juillet la nomination à sa tête d'un ancien dirigeant du géant des hydrocarbures BP, Tufan Erginbilgic, pour remplacer Warren East qui quitte l'entreprise à la fin de l'année après huit ans en poste.

afp/fr