CORRECTION merci de bien lire dans notre dépêche diffusée vendredi 4 octobre, "scandale comptable" et pas "scandale comptable en Italie" dans le paragraphe sur Tesco

LONDRES (awp/afp) - Fin d'une époque, besoin de sang neuf avant le Brexit ou hasard du calendrier: le monde britannique des affaires britannique est secoué ces derniers jours par une vague inédite de départs parmi ses plus grands patrons, notamment chez Tesco ou BP.

"C'est presque comme si ces dirigeants ne voulaient pas être à la tête d'un grand groupe après le Brexit. Les investisseurs vont se demander qui est le prochain à tomber", résume Neil Wilson, analyste chez Markets.com.

Selon lui, il s'agit d'une année record, avec 18 départs enregistrés depuis le 1er janvier, ce qui est presque inédit depuis 2007, même si l'analyste souligne que ce tir groupé n'est peut-être qu'un hasard de calendrier lors d'une naturelle "relève de la garde".

Russ Mould, analyste chez AJ Bell, rappelle que le FTSE-100, l'indice des principales valeurs britanniques, connaît en moyenne 12 changements par an depuis le début des années 2000.

"Parfois, le patron estime avoir fait tout ce qu'il pouvait et choisit de passer la main. Ou il quitte son poste pour rejoindre une plus grande entreprise. Mais souvent, il y a changement parce que le groupe traverse une période difficile", selon lui.

Voici un tour d'horizon des principaux changements annoncés récemment.

BP

Le départ de l'américain Bod Dudley, confirmé vendredi, ne constitue pas une vraie surprise, puisqu'il avait admis récemment vouloir mettre fin à son mandat à la tête du pétrolier.

A la barre depuis neuf ans, M. Dudley a été l'artisan de la renaissance du groupe après la catastrophe de Deepwater Horizon. Il a cédé des actifs et restructuré BP afin que ce dernier soit moins dépendant de l'évolution des prix du pétrole. Son successeur Bernard Looney, aura la lourde tâche d'adapter le géant des hydrocarbures à l'essor de l'énergie verte.

TESCO

Chouchou des marchés, Dave Lewis, le directeur général du numéro un britannique de la distribution Tesco, a créé la surprise avec l'annonce mercredi de son départ à l'été 2020.

Depuis son arrivée en 2016, Tesco a mené avec succès un plan de redressement centré sur les réductions de coûts afin de se relever d'années de performances financières décevantes et d'un scandale comptable, dans un contexte d'intense concurrence des maxi-discompte.

IMPERIAL BRANDS

En poste depuis 2010, Alison Cooper a annoncé jeudi son départ, quelques jours à peine après un avertissement sur résultats à cause des problèmes qui s'accumulent sur le front des cigarettes électroniques.

L'action du groupe est tombée à des plus bas en neuf ans, alors que les géants du tabac étaient déjà sous pression ces dernières années avec la chute des ventes de cigarettes.

RBS

Alison Rose va devenir la première femme à diriger l'une des principales banques britanniques dans un contexte de rude concurrence sectorielle et de risques liés au Brexit. Celle qui travaille dans le groupe depuis 27 ans était favorite pour succéder à Ross McEwan et prendra ses fonctions le 1er novembre.

STANDARD LIFE ABERDEEN

Martin Gilbert, vice-président du conseil d'administration du gestionnaire d'actifs Standard Life Aberdeen, va quitter son poste l'année prochaine.

Il avait cofondé dans les années 1980 Aberdeen Asset Management avant que son groupe ne fusionne en 2017 avec Standard Life, pour donner naissance à un mastodonte aux 500 milliards de livres gérés.

METRO BANK

Vernon Hill, truculent et controversé fondateur de cette banque, va quitter son poste de président du conseil d'administration fin 2019.

Il avait créé l'enseigne en 2010 et l'a faite grandir pour atteindre près de deux millions de clients, mais ces derniers mois la banque a vu ses profits baisser et a besoin d'argent frais.

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