MONTE-CARLO (awp/afp) - Faut-il le relever ou rester sur un statu-quo ? Face à la flambée des coûts, plusieurs écuries de Formule 1 veulent désormais voir relever le plafond de dépenses qui leur est imposé, un choix loin de convenir à l'ensemble du paddock.

"C'est un cas de force majeure, c'est une situation, évidemment, qu'aucun d'entre nous n'aurait pu prévoir, qui a fait augmenter les coûts. De manière pragmatique, nous devons simplement trouver une solution de bon sens", a expliqué le patron de Red Bull Christian Horner samedi, en marge du Grand Prix de Monaco.

La décision d'instaurer un maximum de dépenses pour les écuries au cours d'une saison a été prise en 2020 dans le but de réduire les écarts budgétaires entre grosses et petites équipes et d'améliorer la compétition. Mercedes, Ferrari et Red Bull ont été particulièrement affectées.

Sans surprise, les deux autres "top teams" s'alignent sur la position de Red Bull et de son patron.

"Je pense que la seule chose que nous puissions faire (...) c'est de nous donner un peu d'air, d'augmenter le plafond budgétaire face à l'inflation, qui est quelque chose que nous ne prévoyons jamais", a assuré le patron de la Scuderia Mattia Binotto, certain que le budget sera dépassé chez Ferrari.

Même son de cloche chez Mercedes: "tout le monde est confronté à une situation où, même avec la meilleure volonté du monde, il est presque impossible de faire tenir les équipes" sous le plafond, a assuré Andrew Shovlin, directeur de l'ingénierie en piste de Mercedes

Le week-end dernier, Horner avait déjà estimé qu'"environ sept des équipes engagées (sur dix au total, ndr) allaient probablement devoir manquer les quatre dernières courses pour être sous le plafond cette année".

"Tout le monde peut y arriver"

Parmi les "petites équipes", Alfa Romeo et Alpine ne sont toutefois pas du même avis. "Nous sommes dans une situation où, tôt ou tard, nous devrons arrêter le développement des voitures, car nous serons à la limite de notre budget, et je pense que tout le monde peut y arriver", a assuré Frédéric Vasseur, patron d'Alfa Romeo.

"Je pense que c'est possible. Quand il y a une volonté, il y a un moyen. Nous avons fixé un plafond budgétaire, et nous devons nous y tenir", a pour sa part défendu Otmar Szafnauer, le patron d'Alpine.

Il a expliqué que "la plupart des équipes établissent leur budget en novembre-décembre, pour l'année suivante. À cette époque, l'inflation était déjà de plus de 7% (...) nous avons pris cela en considération lorsque nous avons établi nos budgets".

Chez McLaren, le Team Principal Andreas Seidl, fervent défenseur du plafond budgétaire instauré en 2021, est aujourd'hui plus nuancé: "nous faisons toujours pression pour nous assurer que nous introduisons le plafond budgétaire (...) mais je pense que si nous avons des circonstances exceptionnelles comme en ce moment (...) on doit pouvoir avoir des discussions de bon sens et trouver de bonnes solutions pour le sport".

Le plafond budgétaire a été abaissé de 145 millions de dollars (132 millions d'euros) l'an dernier à 140 millions de dollars (127 million euros) cette année. Il doit passer à 135 millions (123 millions) en 2023... entre deux et trois fois moins que ce que dépensaient Mercedes, Ferrari ou Red Bull avant cette règle.

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