par Katie Paul

NEW YORK, 29 août (Reuters) - Meta a déclaré mardi avoir supprimé environ 7.700 comptes Facebook et des centaines d'autres pages, groupes et comptes Instagram liés à la campagne de propagande intitulée "Spamouflage", dont des éléments sont actifs depuis 2018, mais largement inefficaces.

Le géant des réseaux sociaux ajoute dans son rapport de sécurité trimestriel avoir découvert des liens entre des personnes associées aux forces de l'ordre chinoises et l'opération de désinformation.

Le réseau "Spamouflage" s'est engagé dans des activité de promotion de la Chine et de dénigrement des États-Unis, des politiques étrangères occidentales et des critiques du gouvernement chinois.

Les dirigeants de Meta estiment que la campagne de désinformation est la plus tentaculaire connue à ce jour, avec une présence sur au moins 50 services.

Les groupes de faux comptes étaient gérés depuis différentes parties de la Chine, mais partageaient une infrastructure numérique et semblaient fonctionner comme une entreprise lambda, avec notamment des pauses déjeuner et dîner à l'heure de Pékin, a indiqué Meta.

Les opérateurs du réseau ont commencé par poster des messages sur de grandes plateformes comme Facebook, YouTube et Twitter, désormais appelé X. Ils ont ensuite étendu leur présence à des plateformes plus petites comme Medium, Reddit, Quora et Vimeo.

"Spamouflage" a accumulé environ 560.000 comptes pour ses pages sur Facebook, mais les dirigeants de Meta pensent que la plupart des comptes étaient des faux achetés à des opérateurs de spam (courriels indésirables) commerciaux dans des pays comme le Vietnam et le Bangladesh.

Meta dit n'avoir pas observé de preuves d'une véritable audience ou d'un véritable engagement.

"Cette opération était importante et bruyante, mais elle a eu du mal à dépasser sa propre chambre d'écho", a déclaré Ben Nimmo, responsable mondial du renseignement sur les menaces chez Meta.

"Dans un cas (...) une page Facebook qui avait précédemment publié des publicités en chinois pour de la lingerie est brusquement passée à la rédaction de messages en anglais sur les émeutes au Kazakhstan". (Reportage Katie Paul ; version française Kate Entringer, édité par Blandine Hénault)