Les deux entreprises sont en discussion depuis des mois mais un accord pourrait prendre encore quelque temps, ont précisé les sources.

Les efforts déployés par le gouvernement chinois pour rationaliser les entreprises du secteur public ont pour but de créer des sociétés capables de se frotter à la concurrence internationale dans les secteurs de la production d'électricité, des métaux et du maritime.

Ils visent aussi à décongestionner une industrie lourde qui souffre de surcapacités chroniques. À cette fin, Pékin avait supervisé l'an dernier la fusion de Baosteel et de son concurrent plus petit Wuhan, aboutissant à la création du premier sidérurgiste chinois.

Reuters a par ailleurs rapporté en juin que les houillères Shenhua Group et le producteur d'électricité China Guodian, l'un des cinq premiers de Chine, discutaient de la fusion de certains de leurs actifs.

Reuters avait enfin signalé, le mois précédent, des discussions entre les chimistes SinoChem et ChemChina, qui venait d'avaler le suisse Syngenta.

Minmetals a dit ne pas être informé de discussions en vue d'une fusion tandis que China National Gold, l'un des plus importants groupes aurifères de la Chine, devenue le premier producteur d'or mondial, s'est refusé à tout commentaire.

La Commission d'administration et de supervision des actifs publics (SASAC), l'organe pilotant le mouvement de consolidation, n'a pas souhaité faire de commentaire.

China Minmetals contrôle huit entreprises cotées en Chine et à Hong Kong, dont Metallurgical Corporation of China, dont la capitalisation boursière atteint 15 milliards de dollars (13 milliards d'euros), et MMG doté d'une capitalisation cinq fois moindre.

Les deux entités cotées contrôlées par China National Gold ont une capitlaisation boursière combinée de 5,8 milliards de dollars.

China Minmetals est devenu numéro un mondial de la construction métallurgique à l'issue de sa fusion avec une autre entreprise publique chinoise, China Metallurgical Group, en 2015.

Avec un actif total de l'ordre de 236 milliards de dollars, Minmetals, qui emploie plus de 240.000 personnes, est également devenu l'un des premiers producteurs mondiaux de cuivre à la suite de l'achat de l'australien Oz Minerals en 2009 et de la mine péruvienne Las Bambas de Glencore en 2014.

La transaction péruvienne avait gonflé la dette de Minmetals et cela, s'ajoutant à une chute des prix des matières premières à l'époque, avait plongé les comptes de Minmetals dans le rouge. Ce dernier avait fait état l'année suivante d'une perte de 18,2 milliards de yuans (2,3 milliards d'euros) puis d'un bénéfice de l'ordre de 4,1 milliards de yuans en 2016.

China National Gold est bien moins ample. Son actif tourne autour des neuf milliards de dollars. C'est la seule société aurifère gérée directement par Pékin; elle produit aussi du cuivre, de l'argent et du molybdène.

(Marc Joanny pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)

par Kane Wu et Julie Zhu

Valeurs citées dans l'article : MMG Ltd, Metallurgical Corporation of China Ltd.