Zurich (awp) - Le distributeur d'abonnements et de téléphones mobiles Mobilezone nourrit de grandes ambitions pour ses récentes acquisitions, après avoir déboursé 26 millions de francs suisses pour s'offrir l'allemand Siga et le zurichois Digital Republic.

Dans ce contexte, le relèvement de près de 10% proposé du dividende, à 90 centimes par action, est un signal de robustesse, a assuré vendredi en téléconférence le directeur général (CEO) Markus Bernhard. D'un point de vue stratégique, le rachat de Digital Republic en Suisse est considérablement plus important pour Mobilezone et représente également la part du lion du coût d'acquisition.

L'endettement reste conservateur, a poursuivi le dirigeant, qui espère bien voir l'entreprise fondée en 2016 poursuivre sur sa lancée. En 2022, cette dernière, qui revendique désormais pas moins de 43'000 abonnés, devrait avoir réalisé un chiffre d'affaires avoisinant les 4,5 millions de francs suisses, ce qui représente une croissance de 93% sur un an.

En se basant sur le carnet de commandes actuel, les recettes devraient atteindre 6 millions en 2023. L'excédent brut d'exploitation (Ebitda) devrait se monter à environ 1 million pour l'exercice qui s'achève et grimper à 1,6-2,0 millions au suivant.

Le CEO estime qu'il est encore trop tôt pour évoquer les synergies concrètes, tout en laissant entendre qu'une migration des plateformes de Mobilezone vers celles "à la pointe" de Digital Republic représente une sérieuse opportunité. M. Bernhard a signalé que c'est la première fois que le groupe se porte acquéreur d'une entreprise de croissance dans une phase aussi précoce.

Réactions mitigées

Si l'apport de Digital Republic en termes de recettes est minime par rapport aux près de 1 milliard de francs suisses réalisés par le groupe, la communauté financière salue l'arrivée de Mobilezone sur le marché de l'internet des objets (IoT). Cette diversification pourrait s'avérer intéressante aussi pour des clients existants du distributeur, estime la Banque cantonale de Zurich (ZKB).

Elle ne cache cependant pas sa déception face au relèvement bien plus faible que prévu de la rémunération des actionnaires, surtout après les propos tenus il y a environ un mois par le patron de Mobilezone. Ce dernier avait fait miroiter dans la presse économique un dividende compris entre 0,90 et 1,00 franc.

Dans son commentaire, Vontobel juge la transaction positive dans la mesure où elle est en adéquation avec la stratégie de Mobilezone, mais laisse entendre que la suspension du programme de rachat d'actions l'année prochaine semble indiquer un prix d'achat relativement élevé.

La réaction des détenteurs de capitaux a été d'abord négative puis positive. A la clôture, la nominative Mobilezone avait pris 1,8% à 15,50 francs suisses, après avoir passé la première moité de la séance dans le rouge. L'indice SPI a pour sa part clôturé en hausse de 0,30%.

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