En Bourse de Milan, l'action Moleskine qui a été introduite hier à 2,3 euros connaît des débuts sans relief. Au matin de sa seconde journée de cotation en Italie, le titre se tasse de 3,3% à 2,2 euros. Reste que la valorisation généreuse de ce groupe très rentable pourrait donner des idées à d'autres sociétés du même type dont regorge l'Italie. Un bureau d'études évoque d'ailleurs les noms de Pomellato et de Moncler.

La fourchette envisagée initialement pour l'introduction de Moleskine allait de 2 à 2,6 euros.

Rappelons que ce groupe basé à Milan fabrique principalement des carnets de note dont la couverture est faite de la matière du même nom : la moleskine, une toile de coton enduite dont l'aspect n'est pas sans rappeler celui du cuir. Ces carnets aux prix relativement élevés sont principalement vendus en librairie. Moleskine fabrique aussi toute une gamme de produits de papeterie comme des albums, des stylos, des étuis, etc.

La légende veut que des carnets de ce type (mais pas de cette marque, qui n'existait pas alors) aient été utilisés par nombre d'artistes et d'écrivains au nombre desquels compteraient Ernest Hemingway, Stéphane Mallarmé, Guillaume Apollinaire ou Jean-Paul Sartre.

Appunti, qui émane du fonds de “private equity” Syntegra Capital, et Pentavest détenaient avant l'opération 84,8 et 15,2% du capital. Ils ont vendu environ la moitié de leur participation.

En 2012, selon le prospectus d'introduction disponible sur le site de Mediobanca, les ventes de Moleskine étaient de 78,1 millions d'euros (+16,2% par rapport à 2011). Leur répartition était alors la suivante : Europe (52,8%), Amériques (36%) et Asie-Australie (11,2%).

L'an dernier, le résultat opérationnel de Moleskine se montait alors à 30,4 millions (+ 10,1%), soit une marge de 38,9%, contre 41,6% en 2011. De tels taux de marge sont relativement élevés et d'ailleurs supérieurs à ceux que dégagent nombre de géants du luxe.

Le résultat net était de 18,2 millions d'euros, en hausse de 31,7% sur un an.

A son cours actuel, l'action Moleskine capitalise 483 millions d'euros sur la place milanaise, ce qui correspond à plus de 26 fois le bénéfice dégagé l'an dernier.

Selon les analystes du bureau d'études Bryan, Garnier & Co, Moleskine ajoute un nouveau nom aux valeurs du luxe récemment introduites en Italie, dont le tailleur Brunello Cucinelli était le dernier exemple en date (avril 2012).

'En dépit de la volatilité actuelle du marché', ajoute Bryan Garnier, 'cette introduction en Bourse pourrait bien donner des idées à d'autres groupes du même secteur, comme Pomellato (joaillerie) et Moncler' (vêtements, notamment d'hiver, et filiale d'Eurazeo).


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