par Sudip Kar-Gupta et Steve Slater

La banque britannique, copieusement renflouée par l'Etat durant la crise financière, a annoncé une perte de 1,1 milliard de livres en 2010, imputable pour une grande part à celle de sa filiale Ulster Bank.

L'action reculait de 3,4% à 45,69 pence à 10h50 GMT, alors que l'Etat est entré au capital de la banque qu'il a renflouée au prix de 50 pence par titre environ.

RBS a dégagé un modeste bénéfice dans les derniers mois de 2010 mais les pertes liées à des dépréciations de créances ont atteint 930 millions de livres au dernier trimestre contre 782 millions au trimestre précédent.

La baisse du bénéfice de la banque d'investissement a également déplu aux investisseurs.

"La situation en Irlande a eu un effet douloureux sur les chiffres de la banque et, bien qu'elle soit au niveau de bon nombre de ses pairs, la banque d'investissement a manqué d'inspiration", observe Richard Hunter, chez Hargreaves Lansdown Stockbrokers.

RBS, comme sa concurrente Lloyds qui publie ses comptes vendredi, a été renflouée par le Trésor britannique durant la crise financière de 2008. L'Etat détient actuellement 83% du capital de RBS et 41% de celui de Lloyds.

Londres veut se désengager des deux établissements mais le directeur général de RBS Stephen Hester a dit qu'une cession était peu vraisemblable avant que la Commission bancaire indépendante, créée pour étudier un éventuel démantèlement des grandes banques, ait publié son rapport définitif en septembre.

Le Premier ministre qatari, le cheikh Hamad ben Jassim ben Jabr al-Thani, a dit que l'émirat était disposé à prendre des parts dans RBS et dans Lloyds. Stephen Hester a dit qu'il revenait à Londres de s'exprimer à ce sujet.

Conséquence de l'aide publique, la Commission européenne a exigé de RBS qu'elle vende toute une gamme d'actifs d'ici 2013, dont sa division assurance.

RBS a dit que les préparatifs de cette vente se poursuivaient et que son programme global de restructuration progressait bien.

Mais Stephen Hester a également évoqué des "pressions externes et internes" qui ne lui facilitent pas la tâche et ont des effets négatifs sur l'activité, comme le fait que certains ministres réclament un plafonnement des salaires et des primes.

Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Dominique Rodriguez