Oslo (awp/afp) - La Banque de Norvège a de nouveau mis les bouchées doubles jeudi en relevant son taux directeur de 0,5 point, à 1,75%, tout en laissant entrevoir une nouvelle hausse en septembre pour tenter d'enrayer une inflation galopante.

Plus prononcé que celui de 0,25 point que la gouverneure de la Banque centrale, Ida Wolden Bache, avait annoncé en juin, ce nouveau resserrement monétaire s'explique par l'accélération de l'inflation et un recul un peu plus fort qu'attendu du chômage cet été en Norvège.

"Un taux nettement plus élevé est nécessaire pour alléger la pression sur l'économie norvégienne et ramener l'inflation vers le niveau" officiel de la politique monétaire, a indiqué Mme Wolden Bache jeudi dans un communiqué.

L'inflation s'est encore accélérée en juillet dans le pays scandinave, à 6,8% sur un an.

Excluant les prix de l'énergie et les variations fiscales, l'inflation sous-jacente, indicateur retenu par la Banque de Norvège, s'est élevée à 4,5%, très au-delà de l'objectif de la politique monétaire qui est de 2%.

"Une hausse plus rapide des taux aujourd'hui réduira le risque que l'inflation s'installe durablement à un niveau élevé et qu'il y ait besoin d'un resserrement plus marqué de la politique monétaire à l'avenir", a noté la Banque de Norvège.

Après avoir longtemps gardé son taux directeur à zéro pour amortir les effets économiques de la pandémie de Covid, la Banque centrale norvégienne a été l'une des premières dans le monde occidental à relever ses taux, avec une première hausse en septembre.

L'augmentation de jeudi est la cinquième en moins d'un an, et la deuxième d'affilée à porter sur 0,5 point plutôt que le 0,25 point habituel.

"Sur la base de l'évaluation actuelle du comité des perspectives et de l'équilibre des risques, le taux directeur sera très probablement encore relevé en septembre", a ajouté la Banque.

Les économistes de Nordea tablent sur une nouvelle hausse de 0,5 point le mois prochain avant que la Banque ne renoue avec des augmentations plus modérées de 0,25 point jusqu'à ce que le taux directeur atteigne un plafond d'environ 3%.

Plus gros producteur d'hydrocarbures d'Europe de l'Ouest, la Norvège affiche une santé économique solide, notamment tirée par les investissements pétroliers qui s'accentuent sur fond de flambée des cours à cause de la guerre en Ukraine.

Hors production d'hydrocarbures et transport maritime, l'économie norvégienne a crû de 0,7% au deuxième trimestre, selon des chiffres publiés jeudi par l'institut de statistique national SSB, témoignant d'un net rebond après un coup de mou au premier trimestre (-0,6%).

Pour 2022, le gouvernement norvégien s'attend à une croissance vigoureuse de 3,6%.

afp/jh