Zurich (awp/reu) - Le comité d'entreprise du groupe Osram ne veut pas d'une reprise par la société autrichienne cotée à la Bourse suisse AMS. L'instance du personnel a déposé auprès de la cour d'appel provinciale (OLG) de Francfort une plainte contre le gendarme allemand des marchés financiers (BaFin) pour avoir autorisé l'offre, et demandé une ordonnance provisoire.

"Le comité d'entreprise est conscient de la difficulté de la voie légale, mais se voit dans l'obligation de recourir à tout moyen non voué d'emblée à l'échec pour préserver l'entreprise traditionnelle Osram et (ses) places de travail", indique un communiqué diffusé lundi.

L'organisation de défense du personnel se montre également critique sur le fond par rapport à un rachat, malgré les concessions faites par le fabricant de semi-conducteurs d'Unterpremstätten. Selon elle, le risque existe toujours de voir Osram démantelé, privé de certains de ses meilleurs éléments et ainsi d'une précieuse expérience.

"Une entreprise traditionnelle allemande est menacée dans sa substance", résume le comité d'entreprise, qui regrette que d'importants aspects discutés avec le repreneur potentiel n'aient même pas été mentionnés dans l'offre officielle.

AMS a officiellement présenté son offre de 4,6 milliards d'euros jeudi, après que le BaFin a laissé s'écouler le délai de dix jours préalable à l'autorisation, ce qui a de fait validé la proposition d'AMS, après une première tentative qui avait été retoquée.

Le comité d'entreprise d'Osram dénonce le fait qu'AMS ait déposé son offre via une filiale pour contourner un délai légal de douze mois et juge "scandaleux" que le BaFin ait autorisé la deuxième offre publique d'achat (OPA) du groupe autrichien.

"Au vu de la sournoiserie dont a fait preuve AMS et de ses conséquences dramatiques pour Osram, l'appréciation du BaFin est réduite à rien", estime le comité.

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