Le groupe néerlandais, numéro un mondial de l'éclairage, a expliqué qu'il étudiait des solutions alternatives au cas où les discussions avec le groupe de Hong Kong TPV sur sa branche TV devraient échouer.

"Le marché mondial des téléviseurs s'est dégradé et à l'évidence, plus tôt nous bouclerons ce dossier, mieux ce sera. Mais nous devons d'abord finaliser les négociations et il reste des incertitudes sur la possibilité d'y parvenir cette année ou au premier trimestre 2012", a expliqué à la presse le directeur général, Frans van Houten.

Le groupe a assuré que les discussions avec TPV étaient "intenses" et "constructives" mais a reconnu qu'elles prenaient plus de temps que prévu.

Philips et TPV ont, chacun de leur côté, précisé qu'aucune date de clôture de l'opération n'avait été fixée.

Les activités de téléviseurs dont Philips souhaite se désengager représentent un peu moins de 10% du chiffre d'affaires total du groupe et ont accumulé près d'un milliard d'euros de pertes depuis le début 2007, en raison notamment de la concurrence des constructeurs asiatiques.

"Les négociations sur les télés prennent plus de temps que prévu et il n'y a pas d'accord définitif, ce qui est à l'évidence un mauvais point', a commenté Hans Slob, analyste de Rabobank.

"Le fait que Philips évoque des négociations 'intenses' n'est pas très bon signe et il semble qu'il y ait un risque clair qu'ils ne parviennent pas à un accord", a-t-il ajouté.

LE BÉNÉFICE NET TRIMESTRIEL CHUTE DE 85%

L'action Philips gagnait néanmoins 2,4% en fin de matinée à la Bourse d'Amsterdam, surperformant l'indice Stoxx européen du secteur des hautes technologies, alors en hausse de 0,65%. Le titre a chuté de près de 40% en un an.

Les 4.500 suppressions d'emplois annoncées lundi s'inscrivent dans le cadre d'un plan de réduction des coûts de 800 millions d'euros et les économies attendues se répercuteront sur les résultats pour l'essentiel en 2013, a précisé Frans van Houten.

Les coûts de restructuration sont l'une des causes de la chute de 85% du résultat net au troisième trimestre, à 76 millions d'euros contre 524 millions un an auparavant.

Le chiffre d'affaires trimestriel a stagné à 5,394 milliards d'euros contre 5,46 milliards. Le consensus des analystes interrogés par Reuters donnait un bénéfice net de 53,8 millions et un C.A. de 5,341 milliards.

Tout en confirmant les objectifs fixés pour 2013 d'une hausse de 4% à 6% du chiffre d'affaires et d'une marge opérationnelle (Ebita) de 10 à 12%, Frans van Houten a souligné qu'il restait encore beaucoup à faire.

"Nous ne sommes pas encore satisfaits de notre performance financière compte tenu des défis économiques du moment, surtout en Europe, et des risques et problèmes opérationnels. Nous ne pensons pas parvenir à une amélioration importante de la performance à court terme", a-t-il noté.

Philips, qui figure dans le trio de tête mondial des équipements hospitaliers, a lancé deux avertissements sur ses résultats ces sept derniers mois.

Il a ainsi fortement réduit ses objectifs de croissance à long terme en raison de la hausse des coûts des matières premières, de la baisse de confiance des consommateurs, du ralentissement du marché du bâtiment et de la réduction des budgets de santé publique.

Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Marc Angrand