"Après deux exercices de baisse consécutifs (-8% en 2022 et -10% en 2023), le marché de la piscine aura des difficultés à rebondir". C’est ce qu’affirme Lauric Berthier, auteur de l’étude Xerfi intitulée "Le marché des piscines et ses nouvelles perspectives à l’horizon 2025 – Quelles stratégies face à l’inflation, à la crise de la construction et aux enjeux écologiques ?". Selon lui ce marché continuera à reculer d’ici 2025 pour tomber à 3,1 milliard d’euros, "soit un repli moyen de 2% par an et un plongeon de plus de 20% par rapport au pic d’activité de 2021".

"Les perspectives moroses sur le marché de la maison individuelle neuve n'augurent pas de regain significatif de la demande de primo-équipements", indique-t-il évoquant la situation économique et financière des ménages et les taux d'intérêt élevés.

"Les prix unitaires des piscines devraient en outre continuer d'augmenter", car "faute d'avoir pu répercuter intégralement la hausse de leurs coûts dans les tarifs", les piscinistes chercheront à reconstituer leurs marges ces prochaines années, et cela "pourrait favoriser les bassins hors-sol importés et dont l'installation échappe en général aux piscinistes".
"Enfin, les préoccupations environnementales et les craintes autour de la disponibilité de l'eau vont freiner certains acquéreurs potentiels. Les restrictions d'eau, liées aux arrêtés sécheresse pris dans de nombreux territoires, risquent aussi de plomber les lancements et l'avancée des projets qui doivent parfois être décalés".

Lauric Berthier rappelle cependant que la France est "le deuxième plus important pays au monde du point de vue du parc installé, avec près de 3,4 millions de bassins recensés en 2022". Cela veut dire que "la demande de travaux de rénovation" devrait "continuer de progresser à l'avenir, tout comme les contrats d'entretien-maintenance" et que ces opérations "stimuleront en outre les ventes d'équipements et consommables".

"Le marché français a connu une croissance sans précédent après la crise sanitaire pour atteindre un chiffre d'affaires record, légèrement inférieur à 4 milliards d'euros en 2021", rappelle-t-il. Si la dynamique est ensuite retombée, "les ventes et les revenus, tous segments confondus, restent pour le moment supérieurs aux standards d'avant-Covid".