ATHENES, 3 juillet (Reuters) - La grève déclenchée jeudi au sein de la compagnie publique d'électricité grecque PPC, dont les salariés refusent la privatisation, a provoqué des coupures de courant localisées dans le pays.

Le mouvement coïncide avec le début de l'examen au Parlement du projet de cession d'une partie du capital de PPC, censé aboutir en 2015. L'Etat grec détient 51% de PPC, qui génère environ les deux tiers de l'électricité du pays et exerce un quasi-monopole de fait dans la distribution aux particuliers. Il envisage d'en vendre 30% à un concurrent privé.

Plusieurs quartiers d'Athènes, la capitale, de même que des villages sur l'île de Crète et des localités du nord et du sud du pays ont été privés de courant pendant une heure jeudi dans la soirée, au pic de la demande, treize centrales électriques ayant été arrêtées dès mercredi soir.

Le gouvernement a dénoncé cette grève en pleine saison touristique. "On ne peut pas avoir 20 millions de touristes qui arrivent dans le pays et les priver d'air conditionné", a réagi la porte-parole du gouvernement, Sofia Voultepsi.

La libéralisation du secteur de l'énergie est une condition posée à la poursuite du versement de l'aide accordée depuis 2010 à la Grèce par le Fonds monétaire international (FMI) et l'Union européenne.

Les syndicats rétorquent que l'électricité est un bien commun qui doit rester sous le contrôle de l'Etat.

Dans la soirée, quelque 800 salariés de la compagnie ont manifesté dans Athènes entre le siège de PPC et le ministère des Finances. "On est en train de découper et de brader une compagnie qui soixante années durant a contribué à la croissance de l'économie grecque", a dit Stamatis Relias, qui dirige le syndicat GENOP-DEH.

Le mouvement est prévu pour durer quarante-huit heures. Les salariés sont appelés à participer à des grèves tournantes. (Angeliki Koutantou; Bertrand Boucey et Guy Kerivel pour le service français, édité par Tangi Salaün et Henri-Pierre André)