Zurich (awp) - Rieter a vécu une année 2020 difficile, reflet de la crise sanitaire. Subissant une chute de ses ventes et commandes, le fabricant zurichois de machines et composants pour l'industrie textile a comme attendu essuyé une perte nette de 89,8 millions de francs suisses, contre un bénéfice net de 52,4 millions un an auparavant.

Le résultat d'exploitation avant intérêts et impôts (Ebit) s'est lui aussi inscrit en zone négative, soit à hauteur de 84,4 millions de francs suisses, contre un bénéfice opérationnel de 84,9 millions en 2019, indique mardi le groupe établi à Winterthour. La marge correspondante a elle aussi chuté, passant de 11,2 à -14,7%.

Sans tenir compte des charges de restructuration, la perte opérationnelle (Ebit) s'est inscrite à 76,7 millions de francs suisses, contre un résultat positif de 84,6 millions en 2019. A la lumière de cet exercice difficile, le conseil d'administration a décidé de renoncer à proposer à la prochaine assemblée générale des actionnaires le versement d'un dividende, alors que ce dernier s'était monté à 4,50 francs suisses par action au titre de l'année 2019.

Comme déjà annoncé, Rieter a réalisé l'an dernier un chiffre d'affaires de 573 millions de francs suisses, soit 25% de moins qu'en 2019. Les entrées de commandes ont quant à elles fléchi de 31% à 640,2 millions, essentiellement du fait de la dégringolade subie au 2e trimestre, alors qu'elles ont repris aux 3e et 4e trimestres.

Carnet d'ordre en hausse

A fin décembre 2020 le carnet d'ordres se montait à 560 millions de francs suisses, soit 60 millions de plus que douze mois auparavant. Sur l'année sous revue, Rieter a certes pu économiser près de 12 millions à la faveur des mesures de chômage partiel, de réductions des heures supplémentaires ainsi que de salaires, mais ce montant n'a de loin pas permis de compenser la contraction des revenus.

Evoquant l'exercice en cours lors d'une conférence téléphonique, le directeur général de Rieter, Norbert Klapper, s'est voulu optimiste, à la faveur de la poursuite de la reprise observée en 2e partie d'année 2020. Les commandes du premier semestre 2021 devraient dépasser celles des six mois précédents.

"Signal clair de la reprise du marché", de nombreuses filatures affichent actuellement une utilisation de leur capacités de près de 83%, un niveau supérieur à ceux présentés avant la pandémie de Covid-19, a expliqué M. Klapper. De plus, le prix du coton a presque doublé depuis l'an dernier, ce qui pourrait encourager les acteurs de la branche à investir.

Mais M. Klapper n'a pas souhaité fournir de données chiffrées quant à l'état des commandes en janvier et février. Rieter estime cependant que seuls quelques secteurs d'activité devraient encore se trouver en situation de chômage partiel ces prochains mois.

Mesures suffisantes

Au titre des mesures de réduction des coûts, M. Klapper a estimé que celles mises en œuvre l'an dernier, notamment aussi la suppression de 180 emplois, se sont révélées équilibrées. Refusant d'aller en la matière au-delà de ce qui avait été annoncé, l'entreprise est désormais en bonne position pour tirer profit de la reprise.

Mais M. Klapper a rappelé que Rieter ne sera pas en mesure d'atteindre des ventes suffisantes, soit 800 millions de francs suisses, pour franchir le seuil de rentabilité. Rieter prévoit cependant de dégager un résultat d'exploitation positif sur l'ensemble de l'exercice.

Les informations de l'entreprise, dont les origines remontent à 1795 et la fondation d'une société de négoce de coton et d'épices à Winterthour par Johann Jacob Rieter, n'ont visiblement pas rassuré les investisseurs. Vers 11h15 à la Bourse suisse, l'action Rieter lâchait 1,65% à 119,2 francs suisses, alors que l'indice élargi SPI était quasiment stable.

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