Si les entreprises de qualité médiocre valorisées à de très faibles multiples de leurs profits et de leurs capitaux propres sont légion, on trouve aussi d'autres entreprises de qualité exceptionnelle revenues à des niveaux de valorisation proches de leurs plus-bas historiques. 

Rightmove pourrait faire partie du lot. Le groupe exploite la plate-forme d'annonces immobilières qui fait référence au Royaume-Uni. Il revendique ainsi une part de marché écrasante : entre huit et neuf biens à vendre sur dix seraient listés dans ses pages.

De manière classique, la plate-forme facture une commission aux agents pour recenser leurs biens à vendre, en amont de divers services publicitaires. Ce qui est moins classique, c'est la performance financière tout à fait hors-normes de l'activité.

Le chiffre d'affaires a triplé en trois ans, la marge d'exploitation dépasse 70%, la génération de cash est prolifique et, surtout, la rentabilité est stratosphérique alors que Rightmove conserve un bilan immaculé, sans aucun recours à l'effet de levier. 

Le groupe rachète agressivement ses actions, en règle générale à  hauteur des deux-tiers de ses profits annuels, tandis que le tiers restant est distribué en dividendes. Vu sa profitabilité et sa position financière, il n'aurait aucun mal à financer une acquisition s'il décidait de sauter le pas et d'embrayer vers une stratégie de croissance externe.

A x18 fois l'EBITDA, la valorisation du moment est inférieure à sa moyenne à dix ans qui oscillait plutôt entre x20 et x25 l'EBITDA. Même si les analystes semblent penser le contraire, les perspectives de croissance organique se sont peut-être amoindries.