Dans un entretien accordé à plusieurs publications européennes, dont l'hebdomadaire allemand Der Spiegel, Robert Zoellick a déclaré: "Les dirigeants politiques européens agissent toujours avec un temps de retard et promettent toujours trop peu. Ensuite, quand la situation se complique, ils injectent de nouvelles liquidités."

Cette méthode permet de gagner du temps mais pas de résoudre les problèmes structurels dont souffre l'Europe, a-t-il ajouté.

"La question n'est plus tellement de savoir quel modèle choisissent les Européens. Il faut simplement qu'ils en choisissent un. Et vite", a-t-il poursuivi.

"Si l'Europe continue de s'affaiblir, elle va perdre son influence mondiale. Les dirigeants européens doit en être conscients", a-t-il dit, avant d'expliquer que l'Allemagne devrait jouer un rôle d'entraînement en continuant de plaider en faveur de réformes budgétaires et structurelles.

S'exprimant quelques heures avant les élections législatives de ce dimanche en Grèce, Robert Zoellick a reconnu qu'une sortie de la Grèce de la zone euro aurait d'énormes conséquences mais il a jugé que l'Europe ne devait pas se laisser prendre en otage par Athènes.

"Ce sentiment d'incertitude ne devrait pas conduire l'Europe à donner à la Grèce tout ce que demande son gouvernement. Si les dirigeants grecs brandissent la menace d'une sortie de la zone euro, le reste de l'Europe doit disposer d'un mécanisme permettant de la supporter", a-t-il dit.

Dans un autre entretien accordé au journal britannique The Observer, Robert Zoellick avertit du risque de voir se produire un choc comparable à celui provoqué par la faillite de Lehman Brothers en 2008.

Robert Zoellick quittera la présidence de la Banque mondiale le 1er juillet et sera remplacé par un autre Américain, Jim Yong Kim.

Annika Breidthardt à Berlin et Tim Castle à Londres, Marc Angrand pour le service français