Les marchés financiers semblent enfin se réveiller à la réalité que la Réserve fédérale commencera bientôt à mettre la hache dans ses avoirs dans une autre mesure agressive pour remettre l'inflation dans sa bouteille.

Ainsi, en plus de la perspective d'une hausse agressive des taux d'un demi-point en mai, selon les minutes de la réunion de mars de la Fed, les responsables ont convenu de réduire jusqu'à 95 milliards de dollars par mois les avoirs de la banque centrale. Ce mouvement pourrait également commencer le mois prochain.

Inutile d'imaginer comment s'est déroulé le spectre d'un resserrement plus rapide que prévu des conditions financières.

L'indice boursier Nasdaq, à forte composante technologique, a chuté de plus de 2 % pour une deuxième journée consécutive. Wall Bourse a terminé largement en baisse, les futures suggèrent une autre journée de vente. Les actions européennes devraient également ouvrir en baisse, le Nikkei, la valeur phare du Japon, a chuté de 1,5 %.

Les marchés obligataires sont plus calmes aujourd'hui, mais ils s'étaient déjà vendus après que les commentaires des responsables de la Fed en début de semaine aient mis en évidence un débat sur la réduction du bilan de la Fed, d'une valeur d'environ 9 000 milliards de dollars.

Les signaux concernant les risques de récession provenant du segment 2-10 ans de la courbe des taux se sont également atténués. Toutefois, la Deutsche Bank est maintenant d'avis que les bouleversements géopolitiques, l'inflation galopante et le resserrement considérable de la politique monétaire de la Fed feront probablement basculer l'économie américaine dans une récession d'ici la fin de l'année prochaine.

Le procès-verbal de la réunion de mars de la Banque centrale européenne sera publié plus tard, juste une semaine avant la prochaine réunion de la BCE. Dans la zone euro aussi, les appels à prendre des mesures contre l'inflation ne font que s'amplifier. Le président de la Bundesbank, Joachim Nagel, a déclaré mercredi que les taux pourraient devoir augmenter bientôt.

Et avec les obligations françaises sous pression, une vente aux enchères d'obligations d'État plus tard pourrait être à surveiller comme une jauge du sentiment des investisseurs avant le premier tour de l'élection présidentielle du 10 avril.

Graphique : Le rendement des obligations françaises à 10 ans au plus haut depuis 2015- https://fingfx.thomsonreuters.com/gfx/mkt/znvneqoxepl/FR0704.PNG

Principaux développements pour les marchés jeudi :

- Le bénéfice du 1er trimestre de Samsung Electronics dépasse les attentes du marché grâce à une solide demande de puces.

- Les ménages japonais prévoyant une hausse de l'inflation atteignent leur plus haut niveau en 14 ans.

- Discours de Catherine Mann de la Banque d'Angleterre/ Huw Pill, économiste en chef de la BoE

- La production industrielle allemande augmente légèrement en février

- La flambée des prix des logements au Royaume-Uni se poursuit sans relâche en mars

- Demandes d'allocations chômage américaines/crédit à la consommation/stocks de gros

- John Williams, président de New York, James Bullard, président de Saint-Louis, Charles Evans, président de Chicago et Raphael Bostic, président de la Banque fédérale de réserve d'Atlanta.

- Marchés émergents : Banque centrale d'Argentine ; Banque centrale de réserve du Pérou ; Banque nationale de Serbie