Porté par une dynamique positive de ses marchés et des acquisitions stratégiques à l’international, Séché Environnement exposait sa feuille de route pour 2022 ce mardi 17 décembre. La dimension familiale de l’entreprise a été renforcée récemment par la montée au capital de la famille et la nomination de Maxime Séché, fils de Joël Séché, en tant que Directeur Général. Entretien avec le nouveau dirigeant, entré dans l'entreprise familiale cinq ans plus tôt.

Maxime Séché, tout d’abord, qu’est-ce qui a motivé le renforcement de votre famille au capital et dans la gouvernance de Séché ?

"La famille Séché s’est renforcée au capital cet été à l’occasion de la sortie de la CDC qui nous a accompagnés historiquement, notamment lors du projet de rachat de la Saur. Notre partenariat avec la CDC a toujours été bon et il se poursuit localement via la Banque des Territoires. La famille a à cœur de profiter du développement du groupe et d’en pérenniser son caractère familial. La gouvernance a évolué dans cette continuité familiale avec ma nomination le 10 décembre en tant que Directeur de Général, mon père restant Président et mon frère Guillaume ayant la charge des déchets médicaux. Nous sommes tous les trois alignés sur la stratégie et échangeons au quotidien sur la marche des affaires."

Quel fut votre parcours avant d’arriver à la direction générale ?

"Avant d’arriver dans l’entreprise à l’âge de 30 ans, en 2014, ma formation à l’EDHEC m’a menée vers différentes missions financières, notamment dans le private equity et le M&A. J’ai ensuite entrepris dans le secteur des énergies renouvelables, en France puis aux Etats-Unis."

Source : société

Quels sont les principaux points à retenir de cette journée consacrée aux investisseurs ?

"L’essentiel du message délivré aux investisseurs est tout d’abord que le groupe est aujourd’hui bien positionné pour capter la croissance des marchés des déchets dangereux et industriels. En France d’une part, où le marché, mature, est très lié à l’évolution de la production industrielle, la croissance sera modeste mais qualitative. Nous serons particulièrement actifs sur les déchets miniers, pétroliers, médicaux et chimiques, avec la volonté de pousser notre offre globale de services autour de la traçabilité complète de la matière. Nous devons par ailleurs améliorer notre efficience opérationnelle pour atteindre une maitrise parfaite de nos outils et les déployer sur nos plateformes de croissance à l’international. La croissance de l’international doit dépasser celle de la production industrielle sur les territoires où nous sommes présents, compte tenu du partage de nos savoir-faire et de l’évolution de la réglementation sur toutes les zones où nous sommes implantés. L’international doit passer de 25% de notre CA à 30% d’ici 2022, à périmètre constant. Un autre message important est que cette croissance doit être qualitative et rentable, ce qui doit se traduire par une hausse de notre marge d’EBE et une bonne rentabilité compte tenu d’une discipline renforcée en matière de sélection des investissements. Enfin, notre politique d’acquisition, très active en 2019 en Italie et au Chili, sera au ralenti jusqu’en 2022, le temps de bien capitaliser sur les plateformes de croissance mises en place depuis 2017. Cette stratégie doit se traduire par l’atteinte à l’horizon 2022 d’un chiffre d’affaires de 750 à 800 M€, moyennant une croissance purement organique de l’ordre de 5%, et d’une marge d’EBE de 21-22% en 2022, contre 20% confirmés pour 2020. Le gain de deux points de marge d’EBE viendra à la fois d’un plan d’économie renforcé pour environ 5M€, d’une meilleure efficience industrielle pour environ 5 M€, et d’une montée en puissance des plateformes de croissance pour 5 M€."

Source : société

Parmi les objectifs 2022 figurent la sélectivité des investissements et la création de valeur. Quels sont vos objectifs chiffrés sur ce thème ?

"Sur nos outils existants, nos investissements de renouvellement représenteront environ 8% du CA, permettant de dégager des flux de trésorerie disponibles positifs avant investissements de développement. Ces derniers atteindront un pic en 2020 et seront concentrés sur nos acquisitions récentes en Afrique du Sud et au Chili, ainsi que sur notre ERP (15 M€) que nous allons renouveler en 2020. Au-delà de 2020, notre investissement de croissance devrait tendre vers 2-3% du CA, en respectant des critères de rentabilité stricts comme l’atteinte d’un TRI supérieure à 10% après impôt. Cette stratégie d’investissements, combinée à une meilleure utilisation de nos outils actuels, doit améliorer permettre d’améliorer année après année le retour sur capitaux employés du groupe."

Comment expliquez-vous que les investisseurs, en recherche de valeurs vertes, ne valorisent pas davantage Séché en Bourse ?

"Nous avons veillé depuis deux ans à positionner Séché comme une valeur verte auprès de nos créanciers. D’une part car nous étions déjà pleinement engagés dans cette démarche, et d’autre part car cela facilite notre financement. Quant à notre cours de Bourse, il ne nous reste plus qu’à suivre notre feuille de route et à mieux communiquer en tant qu’acteur du développement durable pour connaître une meilleure valorisation."

La politique de dividende pourrait-elle devenir plus ‘généreuse’ ?

 "Notre dividende devrait rester stable en euros encore cette année compte tenu de notre programme d’investissements significatif en 2020 dans la croissance organique du groupe à l’international."

Source : société

L'Auteur est actionnaire de la société à titre personnel.