New York (awp/afp) - Snap, la maison mère de la populaire application de messagerie Snapchat, s'effondrait de plus de 35% à Wall Street vendredi au lendemain de l'annonce de résultats et de recettes publicitaires jugés décevants.

Snap, qui a creusé ses pertes à 422 millions de dollars au deuxième trimestre et annoncé jeudi un ralentissement des embauches, voyait son titre chuter de 35,20% à 10,60 dollars peu après l'ouverture de la Bourse américaine, bien loin de son niveau d'introduction sur le marché en 2017 à 17 dollars.

Snapchat, qui compte pourtant 347 millions d'utilisateurs quotidien - 18% de plus qu'il y a un an -, était sanctionnée par les investisseurs, effrayés par les commentaires de sa direction qui entend se serrer drastiquement la ceinture dans un contexte de réduction des dépenses publicitaires.

"Nous allons substantiellement ralentir le rythme du recrutement (...) et nous allons aussi examiner de près nos dépenses opérationnelles", a déclaré la veille Derek Andersen, le directeur financier de Snap, alors que les deux fondateurs du réseau, Bobby Murphy et Evan Spiegel, vont désormais se rémunérer pour 1 dollar symbolique annuel jusqu'en 2026.

L'application, populaire d'abord chez les plus jeunes, pâtit d'une réduction des dépenses de publicité des marques mais aussi du changement réglementaire d'Apple, qui impose d'obtenir le consentement des utilisateurs avant de les pister dans leur navigation à des fins de ciblage publicitaire.

"Snap nous a livré un autre trimestre catastrophique", résumait Dan Ives de Wedbush Securities, interrogé par l'AFP.

Ces résultats "mettent en évidence un ralentissement de la publicité numérique et les vents contraires apportés par la politique de confidentialité d'Apple iOS", a indiqué l'analyste.

Ceci dit, a-t-il ajouté, Snap est à comparer à "un avion de papier dans la tempête qui ne représente pas un baromètre phénoménal du rythme de ralentissement de la publicité pour des plateformes comme Facebook ou Google".

La chute du titre déteignait toutefois sur Meta (Facebook) qui lâchait 5,75% à 172 dollars. Le géant des réseaux sociaux, qui se nourrit de la publicité numérique, annoncera ses résultats le 27 juillet.

Snap, qui n'a encore jamais dégagé de bénéfice net annuel, reste un petit acteur sur le marché mondial de la publicité numérique.

L'application "représente moins d'1% des recettes mondiales (...), ce qui la rend plus sensible aux contraintes que de plus gros acteurs comme Meta", soulignait Jasmine Enberg, du cabinet Insider Intelligence.

afp/rp