NEW YORK, 17 octobre (Reuters) - Les investisseurs ont retiré 5,7 milliards de dollars (4,5 milliards d'euros) des fonds d'investissement en actions européennes au cours de la semaine au 15 octobre, un montant sans précédent depuis le début du suivi de ces mouvements, montrent des données publiées vendredi par Bank of America Merrill Lynch Global Research.

"Les problèmes de croissance de l'Europe sont immenses", a noté Scott Anderson, chef économiste de Bank of The West. "Le moteur de la croissance allemande montre des signes de défaillance alors que l'économie européenne reste fortement dépendante du maintien d'une croissance solide là-bas."

L'ensemble des fonds actions ont subi des retraits nets de deux milliards de dollars, leur troisième semaine consécutive de solde négatif, selon l'étude, qui cite également des données d'EPFR Global.

Les fonds d'actions émergentes ont enregistré 2,3 milliards de dollars de sorties, leur deuxième semaine de retraits nets d'affilée.

Les fonds centrés sur les actions américaines ont parallèlement enregistré 8,1 milliards de dollars de souscriptions nettes, les fonds indiciels (ETF) représentant l'intégralité des nouvelles souscriptions alors que les fonds mutuels subissaient 3,2 milliards de dégagements, précise l'étude.

Les fonds obligataires ont attiré 6,3 milliards de dollars d'entrées nettes, leur quatrième semaine de flux positifs. Les fonds investis principalement en bons du Trésor américain ont attiré 3,9 milliards de dollars, les souscriptions nettes les plus élevées pour cette catégorie en 10 semaines, tandis que les fonds d'obligations à haut rendement, plus risqués, subissaient 2,0 milliards de sorties, leur septième semaine de retraits nets.

Le mouvement de repli sur les actifs jugés les moins risqués, obligations américaines en tête, a eu pour effet de ramener le rendement des Treasuries à 10 ans sous 2,0% pendant quelques minutes mercredi et jeudi, pour la première fois depuis le 21 mai 2013, avant que le président de la Fed d'alors, Ben Bernanke, ne laisse entendre que la banque centrale envisageait de réduire ses achats de titres.

"Les marchés sont à l'évidence inquiets pour la croissance et les perspectives d'inflation en Europe et ils essaient d'évaluer les conséquences pour l'économie et l'inflation aux Etats-Unis, et pour la politique monétaire de la Fed", dit Scott Anderson.

Les fonds d'obligations "investment grade" ont enregistré 5,6 milliards de dollars de souscriptions nettes. (Sam Forgione, Marc Angrand pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten)