(Reuters) - Spotify a annoncé jeudi une augmentation des prix pour son abonnement premium en France, le groupe citant des coûts supplémentaires sur ses services liés à la "taxe CNM" (Centre national de la musique), imposée par l'État aux services de streaming de musique.

Dans le cadre de son budget 2024, le gouvernement français a décidé l'année dernière que les services numériques de streaming musical devront désormais payer une nouvelle taxe de 1,2% sur leur chiffre d'affaires réalisé en France.

"En clair, tous nos utilisateurs premium français verront leur abonnement augmenter, et paieront désormais le forfait le plus élevé au sein de l'Union européenne", a déclaré le groupe suédois dans un communiqué, ajoutant que le montant de l'augmentation serait annoncé dans les semaines a venir.

Le CNM, un organisme public, réalise des études sur l'industrie musicale et apporte une aide financière aux maisons de disques et au secteur du spectacle vivant.

La taxe, qui devrait rapporter environ 15 millions d'euros cette année, "ne financera pas le CNM, dont le fonctionnement est assuré par l'État, mais elle financera la création et la diversité", a déclaré Jean-Philippe Thiellay, directeur du CNM, lors d'une interview accordée à France Musique l'année dernière. "100% de cette taxe sera réinjectée dans le secteur".

Spotify a néanmoins dénoncé un montant "conséquent", le groupe affirmant qu'il devrait reverser environ deux tiers de chaque euro aux ayants droit et au gouvernement, menaçant ainsi sa pérennité financière.

"Nous avons toujours était très clairs en la matière - nous ne pouvons tout simplement pas absorber des taxes supplémentaires", a ajouté le groupe.

En décembre, le service de streaming musical a annoncé la suppression d'environ 1.500 emplois, soit 17% de ses effectifs, invoquant la hausse de ses coûts.

(Rédigé par Dimitri Rhodes, avec Ingrid Melander, édité par Blandine Hénault)