Zurich (awp) - Le géant anglo-saxon du câble Liberty Global détient 81,98% des droits de vote et actions de Sunrise, selon le résultat intermédiaire définitif à l'issue de son offre publique d'acquisition sur le numéro deux helvétique des télécoms. Dans le cadre de la transaction, pas moins de 37,1 millions de titres Sunrise lui ont été servis.

Avant le délai supplémentaire d'acceptation de l'offre, lequel débute jeudi 15 octobre pour une durée de dix jours, la part de titres détenus par Liberty Global, inchangée par rapport au résultat intermédiaire provisoire de vendredi dernier, correspond à l'objectif minimal fixé par l'acquéreur, ressort-il du communiqué diffusé mercredi par Sunrise. Le géant établi à Londres, Denver, dans l'Etat américain du Colorado ainsi qu'à Amsterdam visait l'obtention de deux-tiers des titres de sa cible.

Liberty Global, par le biais de sa filiale UPC Suisse, propose 110 francs suisses par action Sunrise. Le prix offert par le géant du câble présent notamment en Belgique, aux Pays-Bas, en Pologne, en Slovaquie, en Irlande et en Grande-Bretagne, pour ne citer que l'Europe, représente une prime de 32% par rapport au cours moyen pondéré des 60 derniers jours de négoce ayant précédé l'annonce de rachat, soit 83,17 francs suisses.

A la Bourse, l'action Sunrise a terminé en hausse de 0,2% à 209,50 francs suisses, ans un SPI en recul de 0,4%.

Union complémentaire

Liberty Global avait annoncé son intention de s'emparer de Sunrise le 12 août, avec une offre valorisant sa cible à 6,8 milliards de francs suisses. Au terme de son raid amical, Liberty Global entend lancer une procédure de retrait obligatoire, dite de squeeze-out, sur les éventuels titres Sunrise résiduels et faire décoter le titre de l'entreprise.

Liberty Global s'était cependant réservé l'option de réintroduire en Bourse la future entité fusionnée - dont le nom reste pour l'heure inconnue - une fois mené à bien le processus d'intégration entre UPC et Sunrise. Les conséquences de ce processus, notamment en termes d'emplois ne sont pas non plus connues à ce stade.

Sunrise et UPC Suisse affichent un chiffre d'affaires cumulé de 3,1 milliards de francs suisses, et servent ensemble quelque 2,1 millions de clients dans la téléphonie mobile. Avec 1,2 million d'abonnés à leurs services d'accès à internet et de 1,3 million pour la télévision numérique, les deux partenaires détiennent un part de marché de près de 30% dans ces deux activités.

A la faveur de cette union, Sunrise étoffe son propre réseau fixe avec celui d'UPC Suisse, alors que ce dernier obtient l'accès au réseau mobile de son concurrent et voisin.

Longue quête de partenaire

L'offre de Liberty Global a ressuscité le projet de rapprochement abandonné en fin d'année. Sunrise s'était en effet heurté de manière rédhibitoire à la réticence de ses actionnaires, à commencer par Freenet, qui jugeaient notamment trop élevés les 6,3 milliards de francs suisses placés sur la table.

L'opération avait pourtant obtenu un feu vert inconditionnel de la Commission de la concurrence (Comco). Sunrise avait dû alors s'acquitter d'une pénalité de rupture de 50 millions.

Le numéro deux helvétique des télécoms est né en 1996 sous le nom de Newtelco, fruit d'un partenariat entre les CFF, l'Union de Banques Suisses (future UBS), et Migros, auxquels sont venus s'ajouter l'opérateur danois Tele Danemark ainsi que son homologue britannique British Telecom dans le contexte de la libéralisation du marché suisse des télécommunications. Ayant pris le nom de Sunrise en 1998, la firme zurichoise a fusionné fin 2000 avec Diax, compagnie contrôlée par les principaux groupes d'électricités suisses, sous la houlette de Tele Danemark (TDC).

Sunrise avait tenté en 2009 de fusionner avec Orange, nom que portait alors l'actuel Salt. Mais l'opération, en fait le rachat par France Télécom des trois quarts des parts détenues par TDC dans Sunrise, échoue à la surprise générale après le veto de la Commission fédérale de la concurrence (COMCO). En septembre 2010, TDC vend Sunrise au fonds britannique CVC Capital Partners (CVC), qui initiera l'entrée en Bourse de l'opérateur début 2015.

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