Zurich (awp) - L'aciériste Schmolz+Bickenbach (S+B) a vu les effets de la crise de Covid-19 sur sa performance s'accentuer entre avril et juin. Le résultat opérationnel a glissé dans le rouge et la perte trimestrielle a été plus que doublée en rythme annuel. Aucune embellie n'est en vue avant le quatrième trimestre.

Au cours de la période sous revue, le groupe lucernois a vu ses recettes fondre de 41,8% sur un an, à 469,9 millions d'euros. Les ventes en volumes se sont affaissées de plus d'un tiers (-38,1%) à 301 kilotonnes, alors que le prix par tonne a chuté en moyenne à 1561 euros, contre 1662 euros lors du premier trimestre, explique l'entreprise mercredi dans un communiqué.

Sur le plan opérationnel, le résultat Ebitda - apuré des effets non récurrents - a glissé dans le rouge de 45,8 millions d'euros, contre un excédent de 40,5 millions rapporté un an plus tôt. La marge correspondante est ressortie à -5,2% (+3,9%).

A cela s'ajoute la dépréciation des actifs nets de DEW et Ascometal pour un total de 86,0 millions d'euros, grevant lourdement le résultat avant intérêts et impôts, à -159,6 (+2,3) millions d'euros. La perte trimestrielle a ainsi été multipliée par près de 12 en comparaison annuelle, à 159,1 millions.

La copie rendue par le groupe de Suisse centrale a déçu toutes les attentes du marché. Si les ventes et l'Ebitda ajusté sont ressortis dans le bas de la moyenne des prévisions du consensus AWP, l'Ebit et le résultat net ont été en deçà des projections les plus pessimistes de la communauté financière.

Pour surmonter la crise, l'aciériste entend continuer de mettre l'accent sur la préservation de ses liquidités à court terme, avec à la clé des mesures "temporaires et structurelles" au niveau du personnel, sans plus de précisions.

Pour ce qui est du financement à plus long terme, S+B entend profiter des programmes d'aide mis en place par différents gouvernements, notamment en France - où l'entreprise a déjà décroché des crédits d'État - en Suisse et en Allemagne. Les efforts sont également soutenus par le nouvel actionnaire de référence BigPoint, précise le communiqué.

La direction du groupe n'a pas formulé de perspectives chiffrées pour la suite de l'exercice, mais dit s'attendre au plus tôt au 4e trimestre à un "redressement prudent à un bas niveau", et laisse entendre que l'Ebitda ajusté risque d'être négatif sur l'ensemble de 2020.

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