Tarkett dégringole sur la place parisienne, perdant près de 15% à 13,01 euros. Le spécialiste des revêtements de sol est pénalisé par des résultats fortement dégradés par la crise sanitaire, mais aussi par l'émission d'un "profit warning". En effet, non seulement il n'a pas communiqué de prévisions chiffrées pour le prochain exercice, se contentant d'un objectif de marge d'EBITDA ajusté de plus de 12% à horizon 2022, mais il a prévenu que ce dernier pourrait ne pas être atteint en fonction du contexte.

"La hausse des coûts d'achat combinée aux incertitudes quant au rythme de la reprise pourrait légèrement retarder l'atteinte de l'objectif de rentabilité", a averti Tarkett.
Concernant les perspectives de chiffre d'affaires, le groupe s'est contenté d'une vague "croissance organique supérieure à la croissance moyenne du PIB en 2021 et 2022" dans les régions dans lesquelles il est présent.

Autre mauvaise nouvelle, Tarkett ne versera pas de dividende pour le compte de l'exercice 2020, "en ligne avec la politique de distribution du Groupe". Effectivement, il reverse d'ordinaire entre 30% et 50% du résultat net à ses actionnaires.

Sauf que cette année, le résultat net est dans le rouge: la perte nette s'élève à 19,1 millions d'euros, malgré un bénéfice de 45,8 millions au second semestre. Insuffisant toutefois pour compenser la perte de 64,9 millions d'euros au premier générée par des dépréciations d'actifs.

L'activité a été fortement pénalisée par la crise du covid-19 et le ralentissement économique qui, selon le groupe, ont affecté l'EBITDA ajusté de à hauteur de -113,5 millions d'euros sur l'exercice. Celui-ci est malgré tout ressorti en baisse mesurée de 0,8%, à 277,9 millions d'euros, grâce aux mesures structurelles de réduction des coûts (105,9 millions d'euros), de la baisse du coût des matières premières et de d'une indemnité d'assurance de 14,8 millions d'euros suite à la cyber-attaque subie en mai dernier.

Enfin, le chiffre d'affaires de Tarkett est ressorti à 2,63 milliards d'euros, en repli de 12%. Au second trimestre, le groupe a notamment connu une forte baisse des activités de revêtements de sol, tandis que le Sport affichait une certaine résistance.

Il a ensuite bénéficié du rebond mondial dans le Résidentiel et d'un niveau d'activité plus soutenu dans la Santé et l'Education, mais l'Hôtellerie et les Bureaux ont été pénalisés par le décalage des décisions d'investissement.