Paris (awp/afp) - Le groupe français de services et de technologies pour les médias numériques Technicolor a vu ses comptes basculer dans le rouge l'an dernier à cause d'une charge exceptionnelle, et révise à la baisse ses objectifs à l'horizon 2020.

Le groupe affiche une perte nette de 26 millions d'euros pour 2016 contre un bénéfice de 78 millions un an plus tôt, a-t-il annoncé mercredi.

Ce résultat subit l'effet d'une charge non courante de 95 millions d'euros qui correspond à des accords transactionnels dans le cadre d'une affaire de cartel des tubes cathodiques aux Etats-Unis. Sans cette charge, le résultat net aurait atteint 69 millions d'euros, note le groupe dans son communiqué.

Sur l'ensemble de l'année écoulée, Technicolor a réalisé un chiffre d'affaires de 4,89 milliards d'euros, en hausse de 33,9% (+34,8% à taux de change constants), grâce notamment aux acquisitions réalisées dans les segments Maisons Connectée et Services Entertainment.

Sur le seul quatrième trimestre, le chiffre d'affaires est en hausse de 15,7% à 1,154 milliard d'euros.

Pour l'ensemble de 2016, le résultat brut d'exploitation (Ebitda) ajusté ressort stable à 565 millions d'euros, malgré une baisse drastique de 256 millions de la contribution des brevets du format de compression d'image MPEG LA.

Le groupe avait abaissé en janvier sa prévision d'excédent brut d'exploitation pour 2016 -- fixée au départ dans une fourchette de 600 à 630 millions -- à cause d'une performance dans la Maison connecté en dessous des attentes initiales.

Pour 2017, le groupe table sur une baisse de son Ebitda ajusté, qui devrait être "compris entre 460 millions d'euros et 520 millions d'euros" et sur un flux de trésorerie "supérieur à 150 millions d'euros" hors impact des accords conclus dans l'affaire des tubes cathodiques, qui devraient encore peser pour environ 81 millions d'euros.

Mais Technicolor a aussi révisé mercredi à la baisse son objectif d'Ebitda ajusté pour 2020 qui devrait être "de l'ordre de 680 millions d'euros et un flux de trésorerie disponible de 280 millions d'euros".

Il tablait l'an dernier sur un Ebitda ajusté, à périmètre et taux de change constants, supérieur à 750 millions d'euros pour 2020 et un flux de trésorerie disponible dépassant les 350 millions d'euros.

Le groupe a entrepris de repositionner son activité, pour voir ses activités Maison connectée (décodeurs et box), Services Entertainement (service de production cinéma et DVD) croître, face à la baisse programmée des revenus issus de brevets qui tombent dans le domaine public.

Le chiffre d'affaires du segment Maison connectée a crû l'an dernier de 81,7% à 2,637 milliards d'euros suite à l'acquisition de Cisco Connected Devices.

L'Ebitda de cette activité a bondi de 188% à 218 millions d'euros.

Le chiffre d'affaires du segment Services Entertainment a gagné 20% à 1,966 milliard d'euros, pour un Ebitda ajusté en hausse de 25% à 238 millions.

L'activité Technologie (gestion de brevets) accuse des revenus en baisse de 42% à 285 millions d'euros et une chute de 52% de son Ebitda ajusté à 192 millions.

"Suite à l'intégration réussie de nos acquisitions en 2016, nos activités opérationnelles sont désormais bien positionnées pour saisir des opportunités de croissance tout en continuant à investir dans l'innovation", a par ailleurs commenté le PDG du groupe Frédéric Rose, cité dans le communiqué.

Fin 2016 le groupe affichait une dette nette de 679 millions d'euros.

Il compte distribuer à ses actionnaires un dividende de 6 centimes, stable par rapport à l'année précédente.

afp/rp