Telecom Italia est en passe d'obtenir des garanties de l'Etat pour une facilité de crédit d'une valeur maximale de 3 milliards d'euros (3,2 milliards de dollars), avec un feu vert préliminaire attendu mercredi, selon trois personnes proches du dossier.

Le prêt garanti par l'État renforcerait les finances de TIM alors que le nouveau PDG Pietro Labriola prépare un nouveau plan de redressement pour l'ancien monopole téléphonique, qui a affiché une perte nette record de 8,4 milliards d'euros l'année dernière.

Un groupe de banques comprenant l'italien UniCredit, les français BNP Paribas et Crédit Agricole ainsi que l'espagnol Santander ont pré-approuvé le financement de TIM sous réserve que l'Etat italien fournisse des garanties, ont précisé les sources.

Toutes les parties intéressées ont refusé de faire des commentaires.

Dans le cadre d'un assouplissement temporaire des règles de l'Union européenne sur les aides d'État, l'agence italienne de crédits à l'exportation SACE est en mesure de fournir des garanties couvrant jusqu'à 80 % des prêts accordés aux grandes entreprises qui rencontrent des difficultés en raison de la COVID-19.

Le régime d'aide court jusqu'à la fin du mois de juin et, jusqu'à présent, il a permis à SACE de fournir des garanties sur 34 milliards d'euros de prêts bancaires aux grandes entreprises italiennes.

Les sources ont indiqué que le conseil d'administration de la SACE donnera mercredi son approbation préliminaire pour l'octroi des garanties. Le feu vert de la SACE n'est que la première étape d'un long processus d'approbation qui requiert la signature du ministre italien de l'économie sur un décret autorisant l'engagement.

Le ministère de l'économie n'a aucune objection mais l'approbation ne peut intervenir qu'après une analyse approfondie de la demande de TIM, a déclaré l'une des sources.

Les garanties de la SACE permettraient aux banques de proposer à TIM une ligne de crédit d'une valeur comprise entre 2 et 3 milliards d'euros, a déclaré une autre source. TIM évalue également des options alternatives alors qu'elle s'efforce de maîtriser le coût de sa dette, a ajouté la source.

TIM se bat depuis des années contre la baisse de ses revenus sur son marché national hyperconcurrentiel.

La semaine dernière, elle a fait état d'une baisse de ses bénéfices et de ses revenus de base pour le premier trimestre, affirmant que la demande des ménages en matière de connectivité avait faibli après une poussée due à la pandémie.

Accablée par une dette brute de plus de 30 milliards d'euros, TIM a environ 3 milliards d'euros d'obligations arrivant à échéance cette année.

TIM doit également faire face à un paiement de 1,7 milliard d'euros d'ici la fin du mois de septembre, dans le cadre du montant qu'elle a mis au pot pour obtenir des fréquences lors d'une vente aux enchères de spectre mobile de cinquième génération.

Frappé par de multiples dégradations de la notation de sa dette, TIM s'efforce de séparer ses actifs de réseau de ses opérations de services, et de lever des fonds auprès de nouveaux investisseurs dans les entreprises.

En 2020, le constructeur automobile Stellantis a fait appel aux garanties de la SACE pour un prêt triennal de 6,3 milliards d'euros qu'il a remboursé en janvier avant l'échéance.

(1 $ = 0,9480 euros) (Rapports de Giuseppe Fonte, Valentina Za et Elvira Pollina ; édition : Keith Weir)