BARCELONE, 15 novembre (Reuters) - Le conseil d'administration de Telecom Italia discutera de la possibilité d'une offre sur l'opérateur télécoms brésilien GVT, propriété du français Vivendi Universal lors d'une réunion programmée le 6 décembre, a déclaré jeudi Marco Patuano, administrateur délégué du groupe de télécoms italien.

Si le conseil décide que l'acquisition de GVT, une opération susceptible de représenter sept milliards d'euros, est nécessaire pour renforcer la présence de l'entreprise au Brésil, il passera alors en revue les moyens de la financer, y compris la proposition de l'homme d'affaires égyptien Naguib Sawiris d'investir dans Telecom Italia, a-t-il ajouté. (voir et )

Il y a deux jours, Marco Patuano avait fait savoir que Telecom Italia envisageait de lancer une offre sur GVT.

Lors d'une conférence investisseurs organisée par Morgan Stanley à Barcelone, l'administrateur délégué a souligné que le groupe italien tenait à ses activités au Brésil, où il détient déjà TIM, troisième opérateur mobile du pays.

"Nous avons toujours dit que le Brésil était un marché clef pour nous et il y a un actif intéressant et de qualité qui y est mis en vente", a dit Marco Patuano.

Ce dernier a refusé de commenter la somme que Naguib Sawiris était prêt à investir dans Telecom Italia, évaluée à entre deux et cinq milliards d'euros par des articles de presse.

L'administrateur délégué a simplement noté que la lettre envoyée au groupe par l'homme d'affaires égyptien était une "importante expression d'intérêt", tout en ajoutant qu'elle était "d'ordre général" et qu'elle ne rentrait pas dans les détails.

Vivendi a laissé entendre jeudi qu'il comptait passer à l'action dans les trimestres à venir avec la mise en oeuvre de son nouveau plan stratégique.

Dans le cadre de sa recomposition, le groupe français veut notamment, selon des sources, recevoir des offres préliminaires pour GVT d'ici la fin de l'année.

Le possible intérêt de Telecom Italia pour GVT pourrait créer un différend avec l'espagnol Telefonica, qui détient une participation indirecte de 10,5% dans le groupe italien via la holding Telco.

Telefonica et Telecom Italia sont concurrents au Brésil, ce qui a amené des analystes à dire que le premier ne verrait pas d'un bon oeil l'acquisition de GVT par le second.

Mercredi, Telefonica a dit vouloir rester un actionnaire de long terme dans Telecom Italia, excluant toute cession de sa participation pour faire baisser son endettement. (Leila Abboud, Benoit Van Overstraeten pour le service français, édité par Catherine Monin)

Valeurs citées dans l'article : VIVENDI, Telefonica SA, Telecom Italia S.p.A.