Milan (awp/afp) - Les marchés attendaient lundi la lettre que le fonds d'investissement américain KKR devait envoyer à Telecom Italia (TIM) avant la fin de la journée pour donner des précisions sur une éventuelle offre publique d'achat (OPA).

En attendant, le titre perdait 3,01% à 0,312 euro à la Bourse de Milan vers 15H35, après avoir chuté de 6% en début de séance, les investisseurs craignant que KKR renonce à son offre si TIM lui refuse l'accès à ses comptes.

KKR devrait, dans sa lettre, réitérer sa demande d'accéder aux comptes de TIM, dans le cadre d'une "due diligence", condition pour lancer ultérieurement une éventuelle OPA, selon une source financière.

Interrogé par l'AFP, KKR n'a pas souhaité commenter.

Telecom Italia avait indiqué à la mi-mars vouloir accorder seulement une "diligence de nature purement confirmatoire", ce qui signifie qu'elle devrait être précédée d'une offre formelle et non intervenir avant comme l'a demandé KKR.

TIM avait donné au fonds américain jusqu'à lundi soir pour confirmer les conditions et le prix de sa proposition non contraignante soumise en novembre.

KKR s'était à l'époque déclaré prêt à débourser 10,8 milliards d'euros pour l'acquisition de la totalité de TIM, soit 0,505 euro l'action.

Si cette offre est nettement supérieure au cours de Bourse actuel, elle a été jugée insuffisante par le principal actionnaire de TIM, Vivendi, entré au capital en 2015 à un prix moyen d'achat de 1,071 euro l'action.

Le prochain conseil d'administration de TIM, prévu jeudi, sera l'occasion d'étudier la lettre de KKR, mais aussi d'examiner une autre proposition de rachat, celle soumise fin mars par le fonds d'investissement CVC Capital Partners.

CVC souhaite acquérir une part minoritaire dans la future société de services issue d'une éventuelle scission de Telecom Italia et s'intéresse tout particulièrement à l'activité consacrée aux grands clients publics et privés.

Cette offre est jugée "amicale" par Telecom Italia, d'autant qu'elle concerne une part minoritaire, la gestion et le contrôle continuant à être assurés par TIM, a expliqué à l'AFP une source proche du dossier.

Selon la presse italienne, CVC a estimé à environ six milliards d'euros la valeur d'entreprise des activités auxquelles il s'intéresse, alors que des analystes l'ont évaluée jusqu'à 10,5 milliards d'euros.

TIM avait annoncé samedi avoir signé avec la Caisse des dépôts italienne (CDP) un accord visant à entamer des négociations concernant l'éventuelle fusion de son réseau avec celui d'Open Fiber, dans lequel la banque publique détient une part de 60%.

afp/jh