L'optimisme du groupe allemand, premier voyagiste mondial, fait écho à celui qu'avait affiché le britannique Thomas Cook en novembre, les tour-opérateurs semblant ainsi défier les craintes de voir les problèmes de sécurité plomber le marché du tourisme.

Les voyagistes ont dû cesser en novembre de proposer des séjours à Charm el-Cheikh après la mort des 224 passagers et membres d'équipage d'un avion russe qui venait de décoller de la station balnéaire égyptienne, revendiquée par l'organisation Etat islamique (EI), qui dit avoir placé une bombe à bord.

Ils avaient dû auparavant annuler des voyages en Tunisie à la suite de la mort brutale de 38 touristes, pour la plupart des clients de TUI, lors d'une attaque sur une plage de Sousse en juin.

Les attentats du 13 novembre à Paris n'ont fait qu'accroître la menace.

Les coûts liés à l'Egypte ont été pris en compte sur l'exercice fiscal en cours, a précisé jeudi Peter Long, co-directeur général de TUI. "Nous pouvons l'amortir sans remettre en cause notre prévision d'une croissance du résultat de 10% au moins", a-t-il dit.

BON DÉMARRAGE POUR LES RÉSERVATIONS DE L'ÉTÉ 2016

Sur les trois exercices courant jusqu'en 2018, TUI a également confirmé son objectif d'un bénéfice annuel avant intérêts, impôt et amortissements (Ebita) en hausse d'au moins 10% à taux de change constants.

L'action TUI gagnait 4,6% à 1.173 pence en Bourse de Londres à 1.173 pence, après un pic à 1.203 pence, un peu au-delà du niveau auquel elle évoluait avant la suspension des voyages vers Charm el-Cheikh.

Les Canaries, Chypre, mais aussi les îles du Cap-Vert, les Antilles et le Mexique se sont substitués à l'Egypte et à la Tunisie, a expliqué Peter Long, ajoutant que TUI avait pu profiter de ses Boeing B787 Dreamliner pour développer son offre sur de longues distances.

TUI ajoute que les réservations pour la saison estivale 2016, durant laquelle le voyagiste réalise l'essentiel de ses bénéfices, ont bien démarré avec une hausse de 11% en Grande-Bretagne.

Pour l'exercice 2014-2015, clos le 30 septembre dernier, TUI a fait état d'un Ebita d'un milliard d'euros à taux de change constants, en hausse de 15,4%. Le voyagiste anticipait une croissance de ce résultat de 12,5% à 15%.

L'impact des annulations en Tunisie a représenté 52 millions d'euros durant la période.

TUI, né de la fusion fin 2014 du britannique TUI Travel et de l'allemand, et maison-mère, TUI AG, a par ailleurs annoncé qu'il porterait son dividende de 33 à 56 cents par action.

(Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Marc Angrand)

par Sarah Young