ajoute précisions de Uber

PARIS (awp/afp) - "Respect aux livreurs": une cinquantaine de coursiers, majoritairement noirs, se sont rassemblés contre les discriminations vendredi après-midi à Paris, à l'appel du collectif des livreurs parisiens autonomes de plateformes (Clap), a constaté l'AFP.

"Stop insultes, agressions, racisme, mépris, dévalorisation": plusieurs dizaines de livreurs se sont réunis place de la République, munis de leurs sacs glacières de différentes marques de plateformes.

"On est là parce qu'on ne nous respecte pas assez, notamment les clients", dénonce Bah, sans-papiers, coursier depuis trois ans, se disant victime d'incivilités de la part de consommateurs.

"Ca suffit sale noir", "sale mec faible monte ma commande, tu es payé pour ça": de nombreux livreurs, souvent sans-papiers, présents au rassemblement, ont témoigné avoir subi des actes de racisme ou d'incivilités.

"Des clients et des restaurateurs nous prennent pour des sous-hommes. Au XXIe siècle, on ne peut pas traiter comme ça un être humain alors qu'il rend service", s'indigne Ernest, coursier Uber, au micro.

Le mois dernier, un livreur noir a été agressé et a reçu des injures racistes alors qu'il attendait une commande devant un restaurant à Cergy-Pontoise (Val-d'Oise).

Son agresseur présumé sera jugé le 8 juillet en correctionnelle pour "violences volontaires ayant entraîné une incapacité totale de travail supérieure à huit jours, à raison de l'appartenance à une ethnie, nation, race ou religion".

"Une agression, c'est un acte isolé. Trois en dix jours ça devient une norme qu'il faut combattre. La plateforme se désolidarise du racisme des clients mais elle organise la dévalorisation des travailleurs", dénonce Jérôme Pimot, porte-parole du Clap, après deux autres agressions rapportées à Laval et Paris.

Les livreurs demandent notamment plus de respect de la part des clients et des restaurateurs, même si "beaucoup pensent que les manifestations pacifiques, ça ne sert à rien et qu'il faut bloquer les restaurants" fautifs, rapporte Djessy Henry, coursier à vélo.

Interrogé par l'AFP, Uber a dit ne "tolér(er) aucune discrimination envers les livreurs, restaurants ou clients, que cela soit en raison de leur origine, de leur religion, de leur couleur de peau, de leur pays d'origine, de leur origine ethnique ou tout autre facteur de discrimination".

Un "bouton anti-discrimination" va être mis rapidement en place dans l'application Uber Eats, comme cela est déjà le cas sur l'application Uber (VTC), a précisé l'entreprise.

"Les livreurs pouvaient déjà nous signaler tout propos ou agression à caractère raciste sur l'application. La mise en place du bouton facilite le signalement en rendant cette fonctionnalité plus visible", a-t-elle expliqué.

La CGT a de son côté annoncé vendredi dans un communiqué la création d'un syndicat des "entreprises de livraisons des deux roues de Paris" samedi 26 juin.

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