Zurich (awp) - L'action UBS était peu pénalisée lundi matin par les rebonds juridiques qui risquent d'éclabousser son nouveau patron Ralph Hamers. Ce dernier pourrait être rattrapé par une affaire de blanchiment d'argent concernant ING et réglée en 2018 lorsque M. Hamers dirigeait la banque néerlandaise, selon la presse alémanique.

A 10h03, le titre UBS reculait de 0,6% à 13,38 francs suisses, alors que l'indice vedette de la Bourse suisse, le SMI, était à l'équilibre.

Le journal dominical NZZ am Sonntag est revenu sur cette affaire, dans le cadre de laquelle ING s'était acquittée en 2018 d'une pénalité de 775 millions d'euros en raison d'un contrôle insuffisant sur les comptes de certains clients. Début décembre 2020, la justice néerlandaise a rouvert ce dossier, un tribunal des Pays-Bas ayant demandé au ministère public d'enquêter sur le rôle de Ralph Hamers dans ce cas.

Selon Pieter Lakeman, qui dirige l'association néerlandaise de défense des actionnaires Sobi, cité par le journal zurichois, "la probabilité d'une poursuite pénale contre Ralph Hamers est de plus de 99%". Dans une lettre datée du 8 janvier, le procureur général néerlandais l'a assuré qu'une mise en accusation serait effectuée.

Mais d'après le professeur de droit des affaires Peter Kunz, également cité par NZZ am Sonntag, la réouverture de l'enquête ne doit pas obligatoirement conduire à une condamnation pénale de M. Hamers. "D'un point de vue juridique, il est extrêment difficile de tenir pour responsable à titre personnel la direction ou le conseil d'administration", a-t-il estimé.

Contactée par AWP, UBS a refusé de commenter l'article du journal alémanique.

UBS va présenter ses résultats annuels le 26 janvier et Ralph Hamers, qui a succédé au 1er novembre 2020 au directeur général sortant Sergio Ermotti, risque de subir un feu nourri de questions au sujet de cette affaire.

Le président de la grande banque, Axel Weber a récemment réitéré son soutien envers M. Hamers. Dans un entretien à Bloomberg TV début janvier, M. Weber avait indiqué "être très confiant" en la capacité de Ralph Hamers "de faire du très bon travail en tant que directeur général d'UBS". Le responsable du conseil d'administration avait ajouté "surveiller la situation", mais refusé de répondre à la question s'il était confiant que M. Hamers allait continuer à diriger l'établissement zurichois.

al/fr