Une enquête parlementaire sur l'effondrement du Credit Suisse gardera ses dossiers secrets pendant 50 ans, a rapporté le journal Aargauer Zeitung, suscitant l'inquiétude des historiens suisses.

La commission d'enquête remettra ses dossiers, qui comprennent des déclarations de témoins et des documents, aux Archives fédérales suisses après une période beaucoup plus longue que les 30 ans habituels, selon le journal.

Le parlement suisse n'a pas répondu à une demande de commentaire samedi.

La Société suisse d'histoire s'est inquiétée de cette durée, et son président Sacha Zala a écrit à la présidente de la commission, Isabelle Chassot, une législatrice de la chambre haute du parlement suisse.

"Si des chercheurs veulent enquêter scientifiquement sur la crise bancaire de 2023, l'accès aux dossiers du CS serait inestimable", a écrit M. Zala, selon le journal.

"Idéalement, il devrait être possible de sécuriser et de rendre accessibles les archives après l'expiration d'une période de protection appropriée et, si nécessaire, sous réserve de conditions de recherche historique", a-t-il ajouté.

L'enquête se concentrera sur les activités du gouvernement suisse, du régulateur financier et de la banque centrale dans la période qui a précédé le rachat d'urgence du Crédit Suisse par UBS en mars.

Cette enquête n'est que la cinquième de ce type dans l'histoire moderne du pays et la commission de législateurs qui la mène dispose de pouvoirs étendus pour convoquer le cabinet suisse, le ministère des finances et d'autres organes de l'État.

La commission a tenu sa première réunion régulière à Berne jeudi, où elle a souligné la confidentialité de ses travaux.

Elle pourrait avoir le pouvoir d'interroger les banquiers du Credit Suisse impliqués, mais ceux-ci ne seront pas au centre de l'enquête. (Reportage de John Revill ; édition de David Evans)