Zurich (awp) - La désignation du futur président d'UBS, ancien banquier au long-cours de Morgan Stanley, bénéficiait lundi de commentaires dans l'ensemble positifs de la part des observateurs. Le marché en revanche était plus réservé sur cette nomination qui signera la fin de l'ère Axel Weber.

Le titre UBS n'affichait qu'un mouvement limité dans la matinée, malgré l'annonce pendant le week-end de l'arrivée prochaine d'un nouveau président à la tête du numéro un bancaire helvétique. L'Irlandais Colm Kelleher, ancien président de la banque d'affaires américaine Morgan Stanley, a été désigné pour prendre en avril 2022 la succession de l'Allemand Axel Weber.

A 09h34, la nominative UBS montait de 0,3% à 16,30 francs suisses, faisant à peine mieux que son indice de référence SMI (+0,16%).

Les analystes de Mirabaud Securities ont rappelé que M. Kelleher, 64 ans, était "un banquier expérimenté" ayant travaillé pendant 30 ans pour Morgan Stanley, dernièrement comme président du négoce actions institutionnel et la gestion de fortune. Ce dernier est parti en retraite en 2019, mais a depuis oeuvré comme consultant externe pour le compte de l'établissement américain.

Les observateurs s'attendaient à la nomination d'un Suisse à la tête du conseil de surveillance pour succéder à M. Weber, qui a atteint au bout de dix ans la durée maximale de mandat. Mirabaud Securities a en effet souligné dans un commentaire "qu'une règle non-écrite" prévoyait que le poste de directeur général ou de président soit occupé par un ressortissant helvétique. La banque est actuellement dirigée par le Hollandais Ralph Hamers.

L'Irlandais bénéficie aussi d'une solide expérience en gestion de crise, puisqu'il a occupé la fonction de directeur financier pendant la crise des "subprime" en 2007-2008. UBS a cependant nettement mieux évité les écueils des scandales et affaires que sa rivale Credit Suisse.

Lukas Gähwiler, président d'UBS Suisse, a pour sa part été désigné à la vice-présidence, selon le communiqué de la banque aux trois clés publié samedi. L'Alémanique bénéficie d'une longue expérience au sein d'UBS, dans quasiment tous les secteurs d'activité, a ajouté Mirabaud Securities.

MM Kelleher et Gähwiler doivent être adoubés dans leurs futures fonctions lors de l'assemblée générale du 6 avril 2022.

Un "tabou" brisé

La Banque cantonale de Zurich (ZKB) a évoqué une surprise "bien réussie", le nom de l'Irlandais comme successeur de M. Weber n'ayant pas circulé précédemment. Sa nomination permet d'éteindre les rumeurs qui circulaient à ce sujet, ce qui est "positif", a poursuivi l'établissement cantonal dans une note.

Alors que les entreprises s'évertuent à féminiser leurs directions et conseil d'administration, l'agence Bloomberg rappelle que M. Weber avait suggéré en mai la nomination d'une présidente pour assurer une plus grande diversité au sein de l'organe de surveillance. Sur ses 12 membres, seuls quatre sont des administratrices.

Le portail financier Inside Paradeplatz a pour sa part estimé que la nomination de M. Gähwiler était une "feuille de vigne". "La plus importante banque de la Confédération et l'une des plus importantes entreprises du pays n'a plus de Suisse à sa tête", a souligné le site internet, ajoutant qu'une telle situation "était longtemps taboue".

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