Les actions d'UBS, qui ont perdu jusqu'à près de 8% peu avant midi, limitent leur repli à 3,3% autour de 14h30. L'annonce de l'existence de l'enquête avait conduit à une brève suspension des cotations à Zurich, devant l'afflux d'ordres vendeurs. La banque suisse a fortement rebondi en bourse ces dernières semaines, après l'absorption du Crédit Suisse ordonnée par la Confédération Helvétique.

UBS

Le titre s'est réveillé en juillet

Le Département de la justice américain s'intéresse aux opérations qui auraient pu permettre d'aider de riches clients russes à échapper aux sanctions, explique l'agence de presse financière américaine. Le Crédit Suisse concentrerait l'essentiel des griefs. Bloomberg avait déjà révélé en mars que Credit Suisse et UBS faisaient partie d'un groupe de banques placées sous surveillance par le DoJ pour avoir potentiellement aidé des oligarques russes à échapper aux sanctions visant leur pays.

La justice américaine s'est toujours montrée extrêmement sévère contre les institutions financières qui violent des embargos ou des interdictions.

L'exemple de BNP Paribas en 2014

Parmi les précédents, l'un des plus spectaculaires est probablement la mésaventure qui a coûté 8,9 milliards de dollars à BNP Paribas en 2014. La banque française avait à l'époque plaidé coupable de deux chefs d'accusation dans le cadre d'un accord avec les autorités américaines destiné à solder un contentieux juridique. BNP avait aussi été interdite d'opérations de compensation en dollar sur des financements sur les marchés du pétrole et du gaz pendant un an. En échange de ce chèque et de cette reconnaissance de culpabilité, l'établissement avait pu préserver sa licence américaine.

La justice américaine reprochait à BNP une collusion "de long terme" et couvrant "plusieurs juridictions", violant les règles américaines d'embargo en facilitant des transactions avec le Soudan, Cuba et l'Iran. Plus de 190 milliards de dollars de transactions auraient ainsi été dissimulées entre 2002 et 2012.