Zurich (awp) - Malgré les récentes turbulences rencontrées en Chine, UBS persiste et signe. La grande banque ira toujours chercher la croissance auprès d'une clientèle asiatique très fortunée, notamment. Les considérations stratégiques ont relégué au second plan ce jeudi la publication des chiffres au 3e trimestre, malgré une bonne performance du numéro un bancaire helvétique.

L'importance de la région Asie/Pacifique n'est plus à prouver pour UBS. Au troisième trimestre, le géant zurichois a enregistré des entrées nettes d'argent de 8,4 milliards de francs suisses pour la gestion de fortune dans cette zone. Ce chiffre est à comparer aux 13,5 milliards récoltés à l'échelle du groupe.

Bien que les volumes soient trois fois plus importants sur le continent américain, principal marché d'UBS pour cette ligne de métier, la collecte s'essouffle, en témoignent les reflux subis outre-Atlantique entre juillet et septembre.

Les "conditions politiques difficiles" prévalant en Asie ont certes restreint l'activité de la clientèle, mais n'ont pas empêché les fonds d'affluer vers la banque. UBS y jouit d'une bonne réputation, ce qui lui a permis de décrocher d'importants mandats, a lancé le directeur financier Kirt Gardner lors de la journée des investisseurs à Londres.

L'évolution des affaires en Asie ne s'apparente cependant pas un long fleuve tranquille pour UBS. Le week-end dernier, on apprenait l'arrestation d'une conseillère à la clientèle en Chine, pays ayant engagé une âpre lutte contre l'évasion fiscale.

Des boulons à serrer

Cet épisode a incité la banque à mettre lundi en garde ses employés sur leurs déplacements dans l'Empire du Milieu. Le lendemain, UBS autorisait à nouveau ses employés à voyager librement en Chine.

Ce pays revêt une importance majeure pour l'activité de gestion de fortune, priorité stratégique pour l'établissement. En Chine continentale, le nombre de milliardaires a crû fortement ces dernières années.

UBS devra toutefois encore serrer quelques boulons dans sa nouvelle division de gestion de fortune, créée en février. Au troisième trimestre, l'unité Global Wealth Management (GWM) est la seule à ne pas avoir rempli les attentes. En revanche, la banque d'affaires (IB) a dépassé les espoirs les plus fous.

Les analystes ont principalement mis le doigt sur la performance décevante de GWM, reconnaissant toutefois qu'UBS a globalement dépassé les prévisions du consensus AWP.

Le bénéfice net s'est étoffé de 32% sur un an à 1,25 milliard de francs suisses, tandis que le bénéfice avant impôts s'est inscrit à 1,67 milliard (+36,6%).

Le produit d'exploitation s'est inscrit à 7,28 milliards de francs suisses, ce qui représente une hausse de 1,9%, précise le communiqué. UBS a réduit ses charges d'exploitation de 5,3% à 5,61 milliards. Le ratio coûts/revenus a été amélioré de six points de pourcentage (0,5 point sur trois mois) à 77,0%.

Objectifs précisés

A fin septembre, la masse sous gestion avait légèrement augmenté sur trois mois à 3267 milliards de francs suisses. Le groupe affichait un ratio de fonds propres durs à 13,5%, quasiment stable sur trois mois.

Le géant bancaire a par ailleurs précisé ses objectifs, offrant désormais une vision jusqu'en 2021. Le ratio coût/revenus doit être notamment amélioré à 72%.

La direction entend renforcer l'effort au niveau des coûts. Dans cette optique, la division administrative (Corporate Center) sera déchargée de certaines tâches par les autres divisions, ce qui va permettre d'économiser 850 millions de francs suisses ces trois prochaines années.

Le directeur général Sergio Ermotti estime néanmoins que la stratégie du groupe n'est pas appréciée à sa juste valeur. La tenue d'une journée des investisseurs à Londres - la première depuis quatre ans - visait à dissiper les doutes. Aucune annonce d'importance n'a été faite au cours de ce rendez-vous.

A la Bourse, l'action UBS a terminé en hausse de 1.1% à 13,39 francs suisses, dans un SMI en baisse de 0,2%.

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