Les Bourses européennes ont clôturé en forte baisse: Paris a lâché 1,10%, Francfort 0,86% et Londres 1,57%. A Zurich, le SMI a perdu 1,12%. "Les indices boursiers de Londres et de Francfort ont atteint leur plus bas niveau en un mois", relève Michael Hewson, analyste de CMC Markets. Désigné coupable de la séance: "la macroéconomie en Chine et toutes les inquiétudes qu'elle génère", commente Lucas Excoffier, chargé du courtage continental chez Oddo BHF.

Dans le détail, en Chine, les ventes au détail et la production industrielle sont ressorties en dessous des prévisions des analystes sondés par Bloomberg. Et pour soutenir l'activité, la banque centrale chinoise a abaissé mardi son taux de référence à 2,50% pour encourager les crédits, mais la mesure est jugée trop "légère" pour "apaiser les craintes sur l'économie chinoise et par conséquent sur l'économie mondiale", poursuit Michael Hewson. Concernant les chiffres du chômage, la deuxième puissance économique du monde a décidé de ne plus publier le détail par âge, après le niveau record atteint chez les jeunes ces derniers mois.

"La Chine est quasiment en récession et les investisseurs craignent que la situation de la deuxième économie mondiale ne déborde en Europe et aux Etats-Unis, commente Konstantin Oldenburger, analyste de CMC Markets. A tout cela, "on peut ajouter les difficultés de Country Garden", l'un des plus grands groupes immobiliers de Chine, et ses "difficultés à honorer ses dettes", note également Lucas Excoffier. Or, tout effondrement de Country Garden aurait des répercussions importantes sur le système financier et l'économie chinoise.

A New York, les indices ont aussi perdu du terrain, lestés en outre par des inquiétudes sur le système bancaire américain après des propos de l'agence Fitch évoquant l'évolution des notes des banques. La bonne nouvelle d'une hausse plus forte que prévu des ventes au détail aux Etats-Unis (+0,7%) en juillet a été interprétée à double tranchant. "Un consommateur en bonne santé est censé mener à un atterrissage en douceur de l'économie mais une trop grande résilience des consommateurs va inciter la Fed à maintenir les taux plus élevés plus longtemps", a nuancé l'analyste d'Oanda, Edward Moya.

Le Dow Jones a lâché 1,02%, le Nasdaq 1,14%, et le S&P 500 1,16%.

L'immobilier européen en petite forme

A Francfort, Deutsche Wohnen a cédé 2,54%, Vonovia 1,97% et Adler 6,21%. A Paris, Unibail-Rodamco-Westfield a perdu 1,98%, Icade 3,21% et Gecina 1,24%. A Londres, Land Securities a lâché 1,41%.

Marks and Spencer bondit

La chaîne de distribution Marks and Spencer a gagné plus de 8% à Londres après la publication de bonnes ventes trimestrielles.

Carlsberg affiche sa confiance

Le brasseur danois Carlsberg a gagné 1,96% à Copenhague après avoir revu à la hausse ses prévisions 2023.

Le rouble chute

Le rouble a redressé un peu la tête après l'intervention de la banque centrale russe sur les taux d'intérêt. La monnaie russe qui était tombée lundi au plus bas par rapport au dollar depuis mars 2022, minée par le tarissement des recettes d'hydrocarbures et une fuite de capitaux hors de Russie, reprenait 2,75% à 98,08 roubles pour un dollar vers 20H30 GMT.

Du côté des matières premières

Les cours du pétrole ont creusé leurs pertes après la publication en Chine de cette série d'indicateurs économiques décevants. Le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en octobre, a perdu 1,53% à 84,89 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en septembre, s'est replié de 1,84% à 80,99 dollars. La Chine étant le premier importateur mondial de brut, la santé de son économie est un élément majeur de la demande de pétrole. 

afp/rp