Milan (awp/afp) - La deuxième banque italienne UniCredit, qui vient d'annoncer l'échec de ses négociations avec l'Etat sur le rachat de Banca Monte dei Paschi di Siena (BMPS), a relevé jeudi ses prévisions pour 2021, après le bond de 55,6% de son bénéfice net à 1,06 milliard d'euros (1,12 milliard de francs suisses) au troisième trimestre.

Tiré par une forte hausse des commissions, ce résultat est largement supérieur au consensus des analystes fourni par la banque, qui tablait sur un bénéfice de 838 millions d'euros.

UniCredit table désormais sur un bénéfice net sous-jacent (hors éléments exceptionnels) de plus de 3,7 milliards d'euros pour l'ensemble de l'année, contre 3 milliards prévus en juillet.

Quant aux recettes, elles devraient atteindre environ 17,5 milliards d'euros en 2021, après avoir baissé de 9% à 17,1 milliards d'euros l'an dernier.

Le bénéfice net sous-jacent a bondi de 60% à 1,1 milliard d'euros au troisième trimestre et atteint 3,1 milliards d'euros sur les neuf premiers mois de l'année.

UniCredit était revenue dans le vert au premier trimestre, après avoir essuyé une perte nette abyssale de 2,78 milliards d'euros en 2020, dans un contexte économique chahuté par la pandémie de coronavirus.

Le chiffre d'affaires s'est accru de 1,9% à 4,43 milliards d'euros au troisième trimestre, dépassant là aussi les attentes des analystes qui avaient misé sur 4,25 milliards d'euros.

Commissions en hausse

Les commissions ont progressé de 12,5% à 1,65 milliard d'euros. A l'inverse, le revenu net d'intérêts a cédé 1,4% à 2,27 milliards d'euros en raison de la baisse des taux d'intérêt sur les marchés.

Le ratio de fonds propres (CET1) de la banque, indice très suivi par les analystes car il mesure la capacité à faire face à des crises, s'est établi à 15,5% fin septembre.

Les provisions pour pertes sur prêts ont atteint 297 millions d'euros au troisième trimestre, en baisse de 59,9%.

Des discussions entre le gouvernement italien et UniCredit avaient été engagées en juillet dernier, alors que Rome cherchait à trouver preneur pour la part de 64% qu'il détient dans BMPS.

La plus vieille banque du monde, considérée comme le maillon faible du système bancaire italien, avait bénéficié d'une recapitalisation de 5,4 milliards d'euros de la part de l'Etat en 2017.

L'ancien gouvernement dirigé par Giuseppe Conte avait approché UniCredit dès l'an dernier en vue d'une acquisition de ses parts, mais s'était heurté aux réticences de l'ancien PDG Jean-Pierre Mustier.

Le nouveau dirigeant Andrea Orcel, qui a pris les rênes d'UniCredit en avril, avait accepté d'ouvrir les négociations.

L'échec des négociations, annoncé dimanche, serait dû notamment au montant de fonds publics exigé par UniCredit pour reprendre BMPS, soit entre 7 et 8 milliards d'euros, selon la presse italienne.

Fondée en 1472 à Sienne en Toscane, la banque aurait apporté à Unicredit environ 3,9 millions de clients, 80 milliards d'euros de prêts à la clientèle et 62 milliards d'euros d'actifs sous gestion.

afp/ck