Il est peu probable qu'UniCredit poursuive l'acquisition du créancier Otkritie Bank basé à Moscou, a déclaré lundi une source familière de la situation, après que le quotidien russe Kommersant ait rapporté que la deuxième plus grande banque italienne avait perdu tout intérêt.

UniCredit, qui opère en Russie depuis 1989, a consulté les livres d'Otkritie au début du mois en vue d'une éventuelle reprise d'une partie de ses activités, selon les sources.

Une analyse de trois semaines des données financières d'Otkritie doit s'achever fin janvier. La banque centrale russe cherche à céder le créancier par le biais d'une vente ou d'une cotation publique après l'avoir sauvé en 2017.

Cependant, le quotidien économique russe Kommersant a rapporté lundi qu'UniCredit, qui est dirigé depuis avril par le directeur général Andrea Orcel, n'était plus intéressé par une transaction.

La personne proche du dossier a confirmé qu'il s'agissait du résultat de l'analyse de diligence raisonnable en cours.

Après avoir initialement augmenté à la suite de la publication du rapport, les actions d'UniCredit ont baissé de 2,4 %, bien qu'elles aient toujours surpassé le secteur bancaire italien au sens large, qui a baissé de 3,0 %.

"Cela correspond tout à fait à ce que nous pensions. Les tensions géopolitiques entre la Russie et l'OTAN sont importantes et nous pensons qu'une expansion en Russie est la dernière chose qu'Orcel a en tête", a déclaré Fabrizio Bernardi, analyste chez Bestinver.

"Nous pensons que la seule raison pour laquelle UniCredit a été mentionnée comme ayant un intérêt... est que la banque est à vendre et qu'UniCredit est déjà présente en Russie, elle a donc été invitée à voir le dossier de fusion-acquisition et à augmenter le nombre de soumissionnaires potentiels."

La nouvelle de l'intérêt éventuel d'UniCredit avait irrité les marchés, les analystes estimant que les avantages d'une fusion ne compenseraient pas les risques plus élevés compte tenu des tensions géopolitiques.

UniCredit, la seule banque italienne jugée d'importance systémique par les régulateurs, doit publier ses résultats annuels vendredi, ouvrant ainsi la saison des rapports pour les créanciers nationaux.

Les analystes s'attendent à une perte de 1,15 milliard d'euros au quatrième trimestre en raison des charges de restructuration que la banque enregistrera dans le cadre du nouveau plan stratégique dévoilé par M. Orcel en décembre, selon un consensus publié vendredi sur le site internet d'UniCredit. (Reportage de Valentina Za à Milan ; reportages supplémentaires d'Elena Fabrichnaya à Moscou ; édition d'Agnieszka Flak, Kirsten Donovan et Paul Simao).