ROME (Reuters) - UniCredit , deuxième banque d'Italie, s'apprête à nommer le banquier Andrea Orcel, ancien d'UBS et l'un des banquiers d'affaires les plus connus d'Europe, comme nouvel administrateur délégué, a-t-on appris mardi de source informée du projet.

UniCredit est à la recherche d'un nouveau patron depuis que Jean-Pierre Mustier a annoncé le 30 novembre dernier qu'il démissionnerait au plus tard d'ici la prochaine assemblée générale de la société en avril, après s'être opposé au conseil d'administration sur la stratégie de la banque.

[Le titre a terminé en hausse de 4,5% à la Bourse de Milan à la suite de cette information.

La nomination d'Orcel intervient à un moment crucial pour UniCredit, qui est en discussions avec le gouvernement italien sur une possible acquisition de la banque publique Monte dei Paschi (MPS).

Lorsqu'il travaillait pour la banque d'investissement américaine Merrill Lynch, Orcel a conseillé Monte dei Paschi pour l'acquisition de la Banca Antonveneta pour 9 milliards d'euros, une opération coûteuse qui a mis à rude épreuve les finances de la banque toscane à la veille de la crise financière mondiale, contribuant à sa disparition.

Âgé de 57 ans, Andrea Orcel a quitté Merrill Lynch pour rejoindre la banque suisse UBS, dont il a dirigé la banque d'investissement jusqu'à 2018.

Il a quitté ensuite l'établissement suisse pour devenir le directeur général de banque Santander, qui a toutefois renoncé à le recruter, conduisant Andrea Orcel à réclamer en justice 112 millions d'euros (136 millions de dollars) au groupe espagnol.

La candidature d'Orcel a gagné en crédibilité grâce au soutien des investisseurs internationaux de la banque et d'un groupe d'actionnaires locaux avec à leur tête le magnat de la lunetterie Leonardo Del Vecchio.

Selon des sources proches du processus de recrutement, le passé de banquier d'affaires d'Orcel - tout comme celui de Mustier - a suscité des réserves, de même que son contentieux avec Santander.

(Valentina Za, version française Jean-Stéphane Brosse et Diana Mandiá, édité par Jean-Michel Bélot)