La crise du Covid-19 a pesé lourdement sur le secteur automobile au premier semestre. Valeo en est l’illustration du jour, avec des résultats semestriels nettement dans le rouge et inférieurs aux attentes, combinés à des perspectives prudentes. En Bourse, la sanction est lourde pour le titre: -8,09% à 22,27 euros. Ce fort repli est toutefois à mettre au regard du bond de 60% ces trois derniers mois.

Dans le détail, Valeo a accusé une perte nette (part du groupe) de 1,215 milliard d'euros entre janvier et juin 2020, contre un bénéfice net de 162 millions d'euros un an plus tôt. Les comptes sont plombés par des charges non récurrentes à hauteur de 622 millions d'euros liées essentiellement à la crise du Covid-19.

De son côté, la marge opérationnelle ressort à -840 millions d'euros (-263% sur un an), d'où il découle une marge de -11,9% (-17,2 points sur un an).

Quant au chiffre d'affaires consolidé, il s'élève à 7,058 milliards d'euros au premier semestre 2020, en retrait de 28 % à périmètre et taux de change constants. Le groupe a toutefois réussi à surperformer un marché en baisse de 35 %.

Pour traverser la crise du Covid-19, Valeo a réduit les coûts de 570 millions d'euros par rapport au 1er semestre 2019 et baisser les investissements et les stocks bruts à hauteur de 384 millions d'euros. L'équipementier automobile a également supprimé 12 000 emplois, dont 2 000 en France.

Concernant ses perspectives, Valeo a retenu les hypothèses d'IHS sur le second semestre à savoir une baisse de la production automobile mondiale de 10 %. Dans ce cadre, Valeo vise une forte surperformance par région de production, un Ebitda à environ 10 % du chiffre d'affaires et un cash flow libre supérieur à 400 millions d'euros.

Du côté des analystes, l'accueil fait à cette publication n'est pas des plus joyeux. Jefferies a réitéré son opinion Sous-Performance et son objectif de cours de 14,50 euros sur la valeur ; et Oddo BHF a maintenu sa recommandation Alléger et son objectif de cours de 18 euros.

Oddo BHF se dit conforté dans sa prudence sur le titre dont la valorisation lui semble largement déconnectée des fondamentaux.

" Au-delà de 2020, les importantes charges exceptionnelles/dépréciations passées au premier semestre 2020 et les commentaires du management semblent éloigner tout espoir de reprise significative à moyen terme et de retour aux niveaux de rentabilité passés (pic de 2017) ", explique l'analyste.

Pour sa part, Jefferies souligne que les attentes du consensus pour l'exercice 2020 et au-delà pourraient être revues à la baisse.